• Au sujet de la théorie du genre

    Une lettre de Georgina Dufoix du 25 juin 2013

    Chers amis,

    Qui aurait pu croire, il y a un an seulement, que nous aurions à défendre le mariage, le couple, l'altérité homme/femme, les fondements de la filiation, le rôle éducatif des parents, la force de la famille ? Qui aurait pu croire que nous verrions des millions de personnes venir manifester à Paris quatre fois depuis 6 mois ? Qui aurait pu croire que lèveraient de nouveaux leaders charismatiques et déterminés ?

    Si l'on m'avait dit cela, je crois que je ne l'aurai pas cru... mais le mariage "pour tous " est passé par là !

    Comme beaucoup d'autres, je pensais que la promesse 31 de François Hollande consistait à permettre aux couples homos, qui le désiraient, de mieux s'inscrire dans la société (reconnaissance sociale, fiscale, héritage) et j'en étais tout à fait d'accord, comme d'ailleurs, j'avais compris l'instauration du Pacs en 1999.

    Le problème est que, sous couvert d'égalité, la loi Taubira a proposé, le parlement a voté, et le Président de la République a promulgué une loi qui détruit les bases fondamentales de notre vie personnelle.

    Pour permettre aux homosexuels d'avoir exactement le même mariage que les autres, la loi
    - bouleverse notre code en supprimant du code civil, puis et de tous les autres codes, les notions de père et mère, remplacés par les "époux" puis par parent 1 parent 2 ;
    - transforme les fondements de la filiation, en basant celle-ci sur la parentalité et la fonction éducative des parents et non plus sur l’ascendance biologique ;
    - instaure un mensonge biologique pour les enfants de couple homo en adoption plénière.

    http://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=JORFTEXT000027414540&dateTexte=&  categorieLien=id

    Tout cela, pour introduire un "changement de civilisation" (Christine Taubira dixit) et établir une société fondée sur ce que l'on appelle la Théorie du Genre.

    C'est sur la Théorie du Genre que s'appuient tous les bouleversements qui nous sont proposés aujourd'hui. Certains disent : "il ne s'agit que d'études du genre pas d'une théorie”, mais pourtant la théorie est bien présente. Elle est le fondement des réflexions actuelles dès que l’on évoque la place de l’homme et de la femme dans la société.

    1. La théorie du genre, de quoi s'agit-il?

    L’objectif est d'établir une similitude parfaite entre homme et femme. La philosophe féministe américaine Judith Butler, dont les analyses sont devenues référence, prétend que masculinité et féminité ne sont pas déterminées par le sexe biologique. Elle dissocie sexe et genre, et ne peut accepter que le corps sexué et ses caractéristiques biologiques aient une quelconque influence sur les comportements humains. Le principe de cette théorie s’appuie sur la distinction radicale entre le sexe biologique de la personne, et son identité sexuelle. D'après cette théorie si le sexe biologique est déterminé dès la naissance, l’identité sexuelle elle, est « la perception subjective que l’on a de son propre sexe et de son orientation sexuelle ». L'identité sexuelle est donc le fruit d’un climat culturel et d’un conditionnement social. Au final et selon cette théorie, l’être humain est libre de choisir son "genre" indépendamment de son sexe biologique.

    Les « gender-feminists » considèrent que la différence sexuelle de l'homme et de la femme n'est pas déterminante, sauf à maintenir la domination de l'homme. Or, le mot « sexe » fait référence aux caractéristiques biologiques, manifestant ainsi une différence innée entre l'homme et la femme. Il faut donc, pour elles, le remplacer par le terme de « genre», qui renvoie aux comportements et aux rôles plutôt qu'au sexe. Elles annihilent par ce moyen l'existence de différences qu’elles considèrent comme étant à l'origine des “inégalités”. À partir de cette rupture sémantique, une théorie va être élaborée.

    Nos théoriciennes prétendent que l'être humain à la naissance, est “neutre”. Selon elles, ce serait le milieu culturel qui imposerait un rôle féminin ou masculin pour maintenir la femme dans un rôle de dominée.

    La théorie du genre s'est donnée pour objectif de pousser la recherche de similitude jusqu'à l'extrême en niant les différences biologiques, afin de "libérer" les femmes de la maternité, dans laquelle les théoriciennes du genre voient la racine de "l'aliénation" de la femme et la source du pouvoir dominateur de l'homme. Il faut donc s'affranchir de la nature au nom du principe d'égalité. D'autres féministes, encore plus radicales, estiment que le sexe biologique lui-même est une construction. Cette théorie est celle du Queer.

    Sans exagérer, on peut dire que les féministes du genre qui n'arrivaient pas à établir la parfaite égalité dans l'altérité ont proposé d'effacer carrément toute altérité entre les hommes et les femmes. La stratégie des associations comme LGBT (lesbiennes, gays, bi, trans) est de faire croire que la société doit s'organiser non pas à partir des hommes et des femmes, mais à partir des comportements sexuels, homo ou hétéro.

    Ces théories pourraient paraître originales ou farfelues, mais le problème est qu'elles sont rentrées dans les pensées, non seulement d'une majeure partie des membres de ces associations, mais aussi dans les pensées de ceux qui trouvent que c'est moderne", "différent", un "changement de civilisation" !

    Cet état d'esprit a beaucoup influencé une partie du monde médiatique, les milieux politiques, et particulièrement ceux du parti socialiste, et voilà que ces théories s'incarnent maintenant dans des lois qui s'appliquent à tous les français !

    2. Projets déjà basés sur la Théorie du genre.

    a. l’école

    La théorie du genre avait été introduite dans l'éducation nationale par le précédent gouvernement en SVT (science de la vie et de la terre), et dans les classes de première L et ES. Le gouvernement actuel accélère, en prenant de multiples initiatives pour promouvoir cette théorie, de la crèche à l’Université. L’objectif est de changer les mentalités et de « déconstruire les stéréotypes du genre » au nom de l’égalité hommes- femmes et de la lutte contre les discriminations. Ces objectifs, et les mesures concrètes pour les atteindre, sont contenus dans divers documents récents. Prendre connaissance de ces documents permet de mesurer la détermination du Gouvernement et l’ampleur des changements attendus pour transformer la société française. Il ne s’agit plus du tout de rechercher une égalité de droits entre les personnes, mais de transformer la conscience que nous avons de ce qu’est un être humain.

    Rapport sur l’égalité entre les filles et les garçons dans les modes d’accueil de la petite enfance,http://www.sante.gouv.fr/rapport-sur-l-egalite-entre-les-filles-et-les-garcons-dans-les-modes-d­accueil-de-la-petite-enfance.html - Eduquer contre l’homophobie, http://www.snuipp.fr//Eduquer­contre-l-homophobie-des-l 

    Dans son livre-programme « Refondons l’école », publié en février 2013, le ministre de l'éducation nationale insiste : « Il appartient à l’école de produire un individu libre, émancipé de toutes les tutelles – politiques, religieuses, familiales, sociales » (page 12). Dans ce but, « la lutte contre les stéréotypes de genre et l’homophobie doit être menée avec force, à tous les niveaux de l’enseignement » (page 128).

    b. les professions

    Au-delà des professionnels de l’éducation, de nombreuses autres catégories de personnel devront être formés : policiers, gendarmes et magistrats qui suivront des sessions de formation. Beaucoup d’Universités ou d’Ecoles supérieures intègrent désormais des modules de formation au sujet du gender. Sciences Po Paris a, par exemple, déployé le « Programme de Recherche et d’Enseignement des Savoirs sur le Genre » (PRESAGE), qui insère une réflexion sur le genre dans l’ensemble des activités de l’école. Sans oublier une « Queer week » annuelle, occasion pour les associations LGBT d’organiser, avec le soutien de l’Ecole, des animations pour sensibiliser les étudiants : atelier de travestissement, vente de contes « non sexistes » pour enfants, etc.

    3. Prise de conscience

    Comme toujours, c'est lorsque cela va vraiment trop loin que nos consciences se réveillent. La mesure de trop nous la trouvons dans la loi de refondation de l'école :

    Dans le cadre de la loi sur la refondation de l'école (réforme Peillon) un amendement à été déposé et voté le 28 février pour rendre obligatoire l'éducation à la théorie du genre dès 6 ans. La députée déclare clairement : " L’objectif est, grâce à ce nouvel enseignement, de déconstruire les stéréotypes sexués afin de substituer à des catégories comme le sexe ou les différences sexuelles, qui renvoient pour le coup à la biologie, le concept de genre qui lui, au contraire, montre que les différences entre les hommes et les femmes ne sont pas fondées sur la nature, mais sont historiquement construites et socialement reproduites. "

    Vous pouvez voir la députée PS défendre cet amendement : http://www.dailymotion.com/video/xy2pjv_amendement-introduisant-la-theorie-du-genre-a-l-ecole-elementaire_news

    Les consciences se sont réveillées : Introduire ce trouble dans la tête de nos enfants à 6 ans et ce d'une façon obligatoire  ce fut trop ! Le ministre Peillon a retiré son texte et a remplacé les mots "théorie du genre" par "l'égalité entre h et f".

    Merci à la force des manifestations de ces derniers mois !

    Mais la vigilance reste extrêmement nécessaire car, à travers cette appellation, on peut préparer des textes, des manuels ou des instructions aux enseignants qui , en fait, pourraient transmettre la même philosophie. C’est-à-dire, on peut penser que dès les prochaines rentrées, les enfants de 6 ans se verront enseigner : "vous, enfants de 6 ans , vous êtes nés garçon ou fille mais vous pourrez choisir votre genre comme il vous semblera bon, et même vous pourrez changer de sexe au cours de votre vie". Le chaos et le trouble qui ne manqueront pas de se former dans leur personnalité me paraissent susceptibles d'entrainer de graves difficultés identitaires.

    Bien sûr il nous est dit : "vous exagérez, il n'est question que d'égalité entre les hommes et les femmes ! "

    Malheureusement cela n'a rien d'exagéré, et pour vous en convaincre vous pouvez rechercher sur Internet une proposition de loi allant dans ce sens déposée le 22 décembre 2011. Il est précisé dans l'exposé des motifs que « l’élaboration de cette proposition de loi vise à simplifier la procédure de changement de sexe à l’état civil et invite le législateur à réfléchir sur l’opportunité d’introduire à plus ou moins court ou moyen terme la notion de genre dans notre droit. Ajoutant que « l’objet de la présente proposition de loi est de permettre une procédure de modification de la mention du sexe à l’état civil qui soit entièrement affranchie d’une quelconque obligation de parcours médical. (...) La présente proposition de loi ne propose en rien de modifier le sexe biologique de l’individu reconnu à sa naissance et indiqué dans l’état civil. Il s’agit ici de rectifier le genre de l’individu qui constate que son genre ne correspond pas à son sexe biologique ». Dix-neuf ministres du gouvernement actuel sont signataires de cette proposition de loi ! http://www.assemblee-nationale.fr/13/pdf/propositions/pion4127.pdf

    Le problème est que aujourd'hui il ne s'agit plus d'égalité des droits entre les hommes et les femmes mais de recherche de similitude entre les êtres y compris dans leur sexualité .Nous avons changé de registre, mais est-ce bien ce que veulent les français ?

    4. Que se passe-t-il à l'étranger ?

    La presse nous parle de 13 pays qui ont déjà adopté des mesures semblables; mais la presse nous parle peu, si ce n'est pas du tout, de certaines évolutions récentes !

    a. l'exemple norvégien

    La Norvège fut le pays qui a instauré ces mesures le plus tôt. Mais un documentaire a stupéfié les théoriciens du genre. Ce documentaire d'Harald Eia a été diffusé en 2010. http://www.homme-culture-identite.com/article-au-coeur-des-politiques-d-egalite-entre-les-hommes-et-les-femmes-une-ideologie-demasquee-111381483.html. Il montre qu'en dépit des mesures politiques qui ont été prises pour instaurer l'égalité et l'indifférenciation, les hommes et les femmes ont invariablement des centres d'intérêts très différents, et ne sont pas attirés du tout par les mêmes activités. Ainsi, en Norvège, les ingénieurs restent très majoritairement des hommes (90%) et les infirmières des femmes (90%). Harald Eia essaie alors de comprendre cette "anomalie" dans un pays où aucune discrimination n'empêche les femmes de devenir ingénieurs et les hommes infirmiers. Et il convoque pour cela une batterie d'experts mondialement reconnus.

    D'après une étude monumentale sur les envies professionnelles des hommes et des femmes menée dans 53 pays par le Professeur Richard Lippa, , "il y a beaucoup de différences. Les hommes sont plus intéressés dans la réussite de domaines orientés vers la compréhension du monde, des objets comme l'ingénierie, la mécanique. Les femmes sont relativement plus intéressées par une réussite auprès des personnes."

    Pour le Pr. Lippa, il y a probablement une explication biologique à ces différences universelles, qu'on retrouve aussi bien au Pakistan qu'aux Etats-Unis, et qui ne dépendent donc pas de la culture.

    Le Professeur Trond Haaken Diseth observe, quant à lui, que, dès l'âge de 9 mois, les enfants se dirigent spontanément vers des jouets associés à leur sexe biologique . Il y a bel et bien, selon lui, des dispositions innées selon le sexes, bien sûr modulées par l'environnement et l'éducation.

    Ce que confirme le Professeur Simon Baron-Cohen, une psychopathologue très reconnu du développement dans les départements de psychiatrie et de psychologie expérimentale à l'université de Cambridge. D'après lui, c'est le niveau de testostérone, quand l'enfant est encore dans le ventre de sa mère, qui produit des caractéristiques et des centres d'intérêts différents chez l'homme et la femme. Le documentariste norvégien va également à la rencontre du Professeur Anne Campbell, psychologue évolutionniste, qui confirme l'origine innée (génétique) des différences de centres d'intérêts entre les hommes et les femmes.

    En bref, les scientifiques sérieux confirment que nous sommes un mixte de nature et de culture, mais qu'il ne faut surtout pas oublier la biologie, qui est déterminante, tandis que les théoriciens du genre présupposent que la biologie n'a aucun rôle.

    Suite au débat national qui a eu lieu en Norvège après la diffusion de ce film, l’Institut gouvernemental norvégien pour les études de Genre, l'institut NIKK, a cessé de recevoir toute subvention et a dû de ce fait fermer.

    b. une étude américaine dont on ne parle pas en France

    Jusqu’à présent, les études statistiques concernant les conséquences de l’homoparentalité dans l’éducation des enfants n’étaient effectuées que sur un très petit nombre d’individus (entre une quinzaine et une centaine selon les études). L’an dernier, un sociologue de l’université du Texas, Mark Regnerus, a publié dans la revue Social Science Research, une étude statistique de beaucoup plus grande envergure, portant sur 3000 jeunes adultes de 18 à 39 ans.

    Des tableaux mettent en valeur le fait que des enfants ayant été élevés par des parents homosexuels seraient davantage confrontés au chômage, à des états dépressifs , qu’ils seraient concernés plus que d’autres à diverses addictions, ou à des difficultés relationnelles dans leur vie de couple, auraient davantage recours aux aides sociales et aux psychologues, http://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S0049089X12000610 ; Mark Regnerus, "How different are the adult children of parents who have same-sex relationships? Findings from the New Family Structures Study," Social Science Research Vol 41, Issue 4 (July 2012), pp. 752- 770. Alain Caillaud, administrateur et Philippe Gorre, statisticien et délégué général de l’association Famille et Liberté, tous deux statisticiens, ont fait traduire et publié cette étude sous http://www.galanet.eu/dossier/fichiers/etude%20Regnerus.pdf.

    Cette étude est la première du genre à offrir des garanties scientifiques. Quand on en prend connaissance, elle nous conduit à une grande prudence.

    En conclusion

    Si je pouvais résumer ma position , je dirais que je suis à 100% pour l'égalité des droits entre les hommes et les femmes mais profondément contre la philosophie du genre qui nie la différence entre les femmes et les hommes et nous assure que nous pouvons changer de genre et le choisir comme nos désirs nous y inclinent.

    Bien sûr les lois sont votées, mais je ne vois pas comment le pays qui se dit « pays des droits de l'homme » pourra ne pas autoriser les clauses de conscience sur des sujets aussi essentiels. Comment ne pas autoriser des parents à refuser les enseignements qui leur paraissent contraire à la réalité de l'être humain ?

    Comment ne pas autoriser des maires à ne pas marier des couples homme/homme ou femme/femme lorsque leur conscience le leur interdit, et ce d'autant plus que ces possibilités n'existaient pas lorsqu'ils ont été élus ?

    La clause de conscience est, pour moi, la marque de l'ouverture et du respect. Elle est déjà possible en droit français dans le domaine des médias et dans le domaine médical pour l'IVG ou la stérilisation. Elle a un sens très profond. Nous serons nombreux à la demander.

    A mes yeux, notre humanité est infiniment variée, mais elle repose sur deux fondements essentiels.

    Elle est composée d'hommes et de femmes : différents et complémentaires, et repose sur l'engendrement qui en découle.

    Ceci est vrai quelque soient les continents, les couleurs de peau, les cultures ou les religions. L'altérité et l'engendrement sont des lois aussi permanentes que ne l'est la loi de la gravité dans le monde physique.

    La loi de la gravité ne peut pas être changée en fonction des souhaits de telle ou telle majorité ou par des votes parlementaires, même majoritaires dans les deux chambres !

    Chers amis, d'impressionnantes manifestations nous ont démontré que ces points de vue n'étaient pas isolés, et même si nous avons été étiquetés, moqués, caricaturés, nous savons que nous défendons des principes aussi solides que l'humanité elle-même. Il me semble que si nous sommes capables d’exprimer nos points de vue d’une façon rigoureusement non-violente, mais tout à fait déterminée (mouvement des Veilleurs), il sera possible de trouver un chemin entre

    • les lois essentielles à la survie de notre humanité (altérité homme –femme et engendrement)
    • le besoin des homosexuels à être pleinement reconnus, sans bouleverser pour autant
      les notions de père et de mère et sans mentir sur la filiation des enfants adoptés.

    Aujourd’hui le chemin est étroit mais j’ai confiance dans le dynamisme et l’équilibre du peuple français.

    Merci de bien vouloir accepter mes pensées les plus chaleureuses,

    Georgina Dufoix

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  • Commentaires

    1
    Darcourt Lézat
    Vendredi 25 Octobre 2013 à 10:41
    Mieux vaut tard que jamais
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