• Babylone


    Un article écrit par Alain LEDAIN
    (Ci-contre, la tour de Babel vue par Pieter Bruegel l'Ancien au xvie siècle.)

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    Lors de mon intervention sur le thème du « combat du chrétien dans la cité des hommes », j’ai ressenti un décrochage de mon auditoire alors que je faisais référence à la chute de Babylone. Il est vrai que le dernier livre de la Bible reste assez méconnu. Il me fallait donc y revenir, y donner goût et me pencher plus particulièrement sur Babylone.

    Est inévitablement venue la question de sa construction aujourd’hui. Comment la repérer, ne pas y prendre part et en sortir. C’est l’objet de la dernière partie de cette étude fort modeste.

    ***

    Les combats que nous menons ont une dimension spirituelle : c'est ce que nous dévoile l'apôtre Jean dans l’Apocalypse. Deux cités s’opposent : la cité de Dieu qui manifeste le Christ et Babylone, la ville portée par la Bête (le Diable) et dont elle est le rêve… (Ap 17 : 3)

    Cette dernière, la Bible la décrit à la fois dans le livre de la Genèse et dans celui de la Révélation. « Babel » (en hébreu) et Babylone (en grec) désignent la même ville.

    Nous allons nous y intéresser en commençant par la lecture du texte de la Genèse :

    Gn 11 : « 1 Toute la terre avait une seule langue et les mêmes mots. 2 Comme ils étaient partis de l'orient, ils trouvèrent une plaine au pays de Schinear, et ils y habitèrent. 3 Ils se dirent l'un à l'autre : Allons ! faisons des briques, et cuisons-les au feu. Et la brique leur servit de pierre, et le bitume leur servit de ciment. 4 Ils dirent encore : Allons ! bâtissons-nous une ville et une tour dont le sommet touche au ciel, et faisons-nous un nom, afin que nous ne soyons pas dispersés sur la face de toute la terre. 5 L'Eternel descendit pour voir la ville et la tour que bâtissaient les fils des hommes. 6 Et l'Eternel dit : Voici, ils forment un seul peuple et ont tous une même langue, et c'est là ce qu'ils ont entrepris; maintenant rien ne les empêcherait de faire tout ce qu'ils auraient projeté. 7 Allons ! descendons, et là confondons leur langage, afin qu'ils n'entendent plus la langue, les uns des autres. 8 Et l'Eternel les dispersa loin de là sur la face de toute la terre; et ils cessèrent de bâtir la ville. 9 C'est pourquoi on l'appela du nom de Babel, car c'est là que l'Eternel confondit le langage de toute la terre, et c'est de là que l'éternel les dispersa sur la face de toute la terre. »

    Babel se caractérise par l’uniformité : uniformité de la pensée (« une seule langue et les mêmes mots »)  et uniformité des êtres : les briques sont à l’image des hommes qui composent la ville. Et là où il y a uniformité règne l’anonymat et une profonde solitude.

    Quel contraste avec l’Eglise qui, tel le temple de Dieu, est formé de pierres, de pierres vivantes qui s’édifient « pour former une maison spirituelle » ! (1P 2 : 5)

    En complément, lisez l'article : N'être qu'un numéro ?

    Quant à la tour… son sommet aimerait toucher au ciel, mais un ciel sans Dieu. Elle représente typiquement une religion sans transcendance, la tentative d’atteindre un paradis terrestre, un idéal humain, l’immortalité par le renom que l’on se fait. Pour reprendre Vincent Peillon[1], on n’abandonne pas « l’idéal, l’infini, la justice et l’amour, le divin » mais on les reconduit « dans le fini », dans une religion « sans dogme ni autorité ni Eglise ». C’est « la nature même de la religion, de Dieu, du Christ » que l’on souhaite changer et « toute Eglise et toute orthodoxie » que l’on cherche « à terrasser définitivement ».

    Babel et sa tour, c’est le rejet profond de la transcendance, le rejet de toute foi verticale. L’homme de Babel est un homme révolté, un « adversaire qui s’élève au-dessus de tout ce qui porte le nom de dieu, et de tout ce qui est l'objet d'une vénération religieuse », un homme qui ira jusqu’à se proclamer lui-même dieu, tentant de trouver en lui sa propre finalité.[2] Son idéal est d’atteindre un ciel terrestre.

    Un exemple emblématique d’une religion sans Dieu : le Bouddhisme

    (Les écritures en italique qui suivent sont une reprise de l’article de l’Express du 30/07/1998, « Le triomphe de la religion sans dieu » http://www.lexpress.fr/informations/le-triomphe-de-la-religion-sans-dieu_629791.html.)

    Babylone n’est pas caractérisée par son caractère irréligieux, bien au contraire, mais par son syncrétisme.

    D’ailleurs, notre siècle n’annonce pas le déclin du religieux mais « pour l'heure, c'est la relation horizontale – celle qui lie chaque homme à ce monde – et non le rapport vertical à la transcendance – la soumission au Très-Haut – qui semble l'emporter. Le succès croissant du bouddhisme en est le meilleur exemple. […]

    Le Bouddhisme « ne s'intéresse pas à la métaphysique, à l'origine du monde, aux notions de bien et de mal. […] Sa doctrine vise un seul but : la délivrance [de la souffrance]. […]

    Se dire bouddhiste, c'est pratiquer une religion sans dieu, concilier l'athéisme et la spiritualité, et concevoir une morale [un art de vivre] sans le poids pesant du péché ! Que faut-il de plus ? »

    Il est à noter que de nombreux sympathisants (occidentaux) développent un côté syncrétiste en mêlant réincarnation (perçue à tort comme positive) et vie éternelle (résurrection).

    Un deuxième exemple d’une religion sans Dieu : L’église athée

    (Les écritures en italique qui suivent sont une reprise de l’article publié sur le site de France Info le 18 mars 2013, « Une nouvelle forme de religion : la religion sans Dieu »)( http://www.franceinfo.fr/societe/modes-de-vie/une-nouvelle-forme-de-religion-la-religion-sans-dieu-923635-2013-03-18)

    En Angleterre, la première "Eglise athée" au monde a ouvert ses portes en janvier 2013 : The Sunday Assembly. […]

    L'un des fondateurs de cette Eglise Athée explique : « Imaginez que vous avez un caillou dans votre chaussure, vous n'allez pas jeter la chaussure, vous allez juste jeter le caillou. Voilà ce que nous avons fait, nous avons gardé le principe de la religion, mais nous avons jeté le caillou, qui est "Dieu" ».

    Autrement dit, pour ces athées, l'idée de soumission à un Dieu, d'obéissance est un problème. […]

    Cette religion athée crée un lien entre l’humanité et ‘quelque chose’ qui, sans s'appeler forcément Dieu, serait l'absolu, l'infini, le mystère, et […] c'est cela la spiritualité. […]

    La quête de spiritualité c'est d'une certaine façon, la quête de sens face au mystère abyssal, donc vite angoissant, de l'existence. Alors où trouver du sens, si ce n'est pas dans un Dieu ?

    Et l’article de conclure : Une […] piste qui s'impose […], c'est de développer, d'expérimenter à sa façon une attitude d'ouverture, de contemplation, de méditation face à l'immensité. Et qui peut parfois conduire à vivre […] le "sentiment océanique". La sensation de faire un avec le grand tout, "une sensation de l'éternel" […] » 

    Le projet babélien se veut par ailleurs mondialiste, touchant « toute la terre » (Gn 11 : 1). Un projet abandonné (Gn 11 : 8) jusqu’à ce qu’une autre occasion lui soit donnée de reprendre son chantier.

    C'est ici qu'il nous faut décrypter le livre de l'Apocalypse. Avant de décrire Babylone, ce livre en présente l’instigateur : la « trinité diabolique » c’est-à-dire le Dragon, la Bête de la mer et la Bête de la terre. Avant d’aller plus loin, il faut donc nous arrêter sur cette « trinité », ce que nous allons faire maintenant.

    Le sujet étant vaste, l’étude qui suit est succincte… Comme le texte qui précède, elle est inspirée des livres de Philippe PLET : « Babel et le culte du bonheur – La modernité décryptée par l'Apocalypse »[3] et « Les grandes énigmes de l'Apocalypse – La clé des symboles »[4]. Les textes bibliques utilisés sont entre autres Ap 12 : 3, 9 ; Ap 13 ; Ap 14 : 6-12 ; Ap 17 : 1 à 19 : 5 ; Ez 28 : 1-19.
    Ap 12 : 3, 9 et Ez 28 : 1-19 se rapportent au Dragon, Ap 13 à la Bête de la mer et à celle de la terre, Ap 14 : 6-12, Ap 17 et 18 à Babylone.

    La « trinité » diabolique

    Le dragon

    Ap 12 : 3 : « Un autre signe parut encore dans le ciel; et voici, c'était un grand dragon rouge, ayant sept têtes et dix cornes, et sur ses têtes sept diadèmes. »

    Le grand dragon, c’est « le serpent ancien, appelé le diable et Satan, celui qui séduit toute la terre ». (Ap 12 : 9) Chaque terme le nommant décrit son caractère.

    « Dragon » fait référence à sa monstruosité morale, à sa défiguration par le mal et à sa puissance ; « Serpent » à sa ruse, au venin de ses pensées et à son intelligence redoutable. Le Diable, en grec diabolos, est celui qui divise, accuse, médit, calomnie. Il provoque la rupture, non seulement de l’homme avec Dieu, mais de l’homme avec l’homme et de l’homme avec la création. Il « s’introduit comme un coin dans toutes les relations, les communions, les communautés pour les faire éclater et disjoindre les hommes »[5]. En hébreu, Satan désigne l’adversaire, l’ennemi, l’accusateur « soit devant Dieu pour accuser les hommes, soit entre les hommes »[6].

    Le grand Dragon rouge a sept têtes et dix cornes. Les têtes représentent l’intelligence et les cornes la puissance. Il est difficile de se représenter la répartition des dix cornes sur les sept têtes. Le dragon souffre d’un déséquilibre interne entre son intelligence, son « centre de décision » (les sept têtes) et sa puissance (les dix cornes). Comme nous le verrons, sa puissance, source de son orgueil, l’emportera sur son intelligence et provoquera la chute de Babylone. A l’opposé, l’Agneau est dans un équilibre parfait : « Il avait sept cornes et sept yeux, qui sont les sept esprits de Dieu envoyés par toute la terre. » (Ap 5 : 6)

    Les diadèmes[7] sont des signes de royauté. Posés sur chaque tête du Dragon, ils sont un défi à la souveraineté de Dieu.

    La Bête de la mer

    Ap 13 : « 1 Et il [le dragon] se tint sur le sable de la mer. Puis je vis monter de la mer une bête qui avait dix cornes et sept têtes, et sur ses cornes dix diadèmes, et sur ses têtes des noms de blasphème. 2 La bête que je vis était semblable à un léopard; ses pieds étaient comme ceux d'un ours, et sa gueule comme une gueule de lion. Le dragon lui donna sa puissance, et son trône, et une grande autorité. »

    La mer est le monde des nations et des peuples révoltés contre Dieu. Elle est le milieu vital des créatures démoniaques. Comme le Dragon, la Bête de la mer a sept têtes et dix cornes mais ses diadèmes sont sur les cornes et non sur les têtes : chez la Bête de la mer, il y a une fascination idolâtrique pour la puissance, une prétention à égaler, voire à dépasser, celle de Dieu[8.0]. Le léopard, l’ours et le lion évoquent sa sauvagerie et rappellent ce texte du livre de Daniel dans lequel le prophète raconte une de ses visions nocturnes (Dn 7) :

    « 2 […] et voici, les quatre vents des cieux firent irruption sur la grande mer. 3 Et quatre grands animaux sortirent de la mer, différents l'uns de l'autre. 4 Le premier était semblable à un lion , et avait des ailes d'aigles  […] 5 Et voici, un second animal était semblable à un ours […] 6 Après cela je regardai, et voici, un autre était semblable à un léopard , et avait sur le dos quatre ailes comme un oiseau; cet animal avait quatre têtes […] 7 Après cela, je regardai pendant mes visions nocturnes, et voici, il y avait un quatrième animal, terrible, épouvantable et extraordinairement fort […] il était différent de tous les animaux précédents, et il avait dix cornes. […]

    17 Ces quatre grands animaux, ce sont quatre rois qui s'élèveront de la terre […] 23 […] Le quatrième animal, c'est un quatrième royaume qui existera sur la terre, différent de tous les royaumes, et qui dévorera toute la terre, la foulera et la brisera. »

    Sous les traits des quatre bêtes, on y a souvent vu les empires assyrien, médo-perse, grec et romain. Ces empires sont ainsi désignés sous les traits de bêtes issues de la mer.

    Par ses cornes, la Bête de la mer représente l’ivresse de la puissance et du pouvoir… politique notamment.

    Selon Jacques ELLUL, les hommes ont cette tendance « à adorer le pouvoir politique ». Ils « ne trouvent d’eux-mêmes pas de plus haute divinité que l’État et mettent en lui leur espérance et leur foi. » [8.1] Ainsi, le pouvoir politique se dresse-t-il en concurrent de Dieu.

    Par ses têtes, la Bête de la mer représente les courants de pensée et les doctrines spirituelles issues de la mer.

    Si le Dragon se réfère à la nature du mal en soi (au principe du mal), la Bête de la mer incarne le Dragon dans le monde au plan des pensées (par ses têtes) et au plan du pouvoir politique (par ses cornes). Elle tisse un ensemble de valeurs mortifères au sein de la société humaine.

    De plus, elle va jusqu’à imiter le Christ dans sa mort et sa résurrection : « Et je vis l'une de ses têtes comme blessée à mort; mais sa blessure mortelle fut guérie. Et toute la terre était dans l'admiration derrière la bête. » (Ap 13 : 3)

    Je propose maintenant une des idéologies (une des têtes) dont il peut être ici question.

    Une des subversions du Christianisme est d’avoir désacralisé le pouvoir politique. En affirmant « Rendez […] à César ce qui est à César, et à Dieu ce qui est à Dieu » (Mt 22 : 21), Jésus sépara le divin du pouvoir politique. Telle peut être la blessure de la Bête de la mer : tout pouvoir politique – fut-il démocratique –, toute loi, tout « absolutisme du droit » pourront se voir contestés au nom de la foi ou au nom de la dignité supérieure et le caractère inviolable de la personne en raison de sa ressemblance avec le Créateur.[9]

    Plus question de sacraliser le droit ! [10] Plus question de sacraliser la politique ! L’empereur, le roi, le président de la République ne sont pas divins.

    La guérison de la  blessure mortelle de la Bête pourrait être le renouement entre politique et religion.

    Cette idée curieuse dans un Etat furieusement laïque est pourtant soutenue par un de ses ministres, Vincent Peillon. Dans son livre titré « La révolution française n’est pas terminée », ce dernier écrit que ce qui manque à la République, c’est une religion nouvelle donc « un nouveau dogme, un nouveau régime, un nouveau culte » (p.149). « La laïcité elle-même peut alors apparaître comme cette religion de la République recherchée depuis la Révolution. » (p.162)

    Cette idée d’une religion attachée à l’Etat n’est pas nouvelle. Ainsi, peut-on lire dans le contrat social de Jean-Jacques Rousseau[11], « Ce fut dans ces circonstances que Jésus vint établir sur la terre un royaume spirituel : ce qui, séparant le système théologique du système politique, fit que l'état cessa d'être un, et causa les divisions intestines qui n'ont jamais cessé d'agiter les peuples chrétiens […] De tous les auteurs chrétiens, le philosophe Hobbes est le seul qui ait bien vu le mal et le remède, qui ait osé proposer de réunir les deux têtes de l’aigle, et de tout ramener à l’unité politique, sans laquelle jamais État ni gouvernement ne sera bien constitué […] »

    Ce « jamais bien constitué » est pourtant un rempart contre l’absolutisme de l’Etat… On peut s’interroger sur l’autorité des Ecritures dans la vie du « chrétien Hobbes »…

    La Bête de la terre (Ap 13 : 11-17)

    La première bête est accompagnée et soutenue par une seconde encore appelée « faux prophète » (Ap 16 : 13) : Cette seconde bête se présente sous forme d’un agneau, mais parle comme un dragon (Ap 13 : 11). Elle est sans doute parée de ces bonnes intentions qui pavent l’enfer !

    Elle exerce « toute l'autorité de la première bête en sa présence » et entraîne à l’idolâtrie de « la première bête, dont la blessure mortelle avait été guérie » (v. 12). Elle séduit par ses prodiges « en présence de la bête, disant aux habitants de la terre de faire une image à la bête qui avait la blessure de l'épée et qui vivait. » (v.14) « 15 Et il lui fut donné d'animer l'image de la bête, afin que l'image de la bête parlât, et qu'elle fît que tous ceux qui n'adoreraient pas l'image de la bête fussent tués. »

    Jacques Ellul identifie la Bête de la terre à la propagande. Elle égare les hommes et les incite à la mise en œuvre sociale et politique des idéologies de la première Bête (« faire une image de la Bête » et l’animer). Cette mise en œuvre porte un nom : Babylone…

    ***

    Le Dragon, la Bête de la mer et la Bête de la terre imitent la trinité divine. Le Dragon imite le Père, reste en retrait et ne se révèle qu’à travers ses deux sbires. Comme nous l’avons déjà signalé, par sa tête mortellement blessée puis guérie, la Bête de la mer imite le Christ dans sa mort et sa résurrection. Quant au faux prophète, au propagandiste des pensées et du pouvoir de la Bête de la mer, il contrefait le Saint-Esprit rappelant le sacrifice du Christ et guidant ses disciples dans les bonnes œuvres que Dieu a préparées d’avance.

    La neutralité spirituelle n’est pas possible et ne pas suivre le Christ, c’est finir par recevoir la marque de la Bête dans son agir – « sur la main droite » – ou dans ses pensées – « sur le front » –.

    ***

    La Bête de la terre ayant promu la mise en œuvre du système de valeurs de la Bête de la mer, les hommes le concrétisent, « l’animent » au sein d’un empire politique et commercial : Babylone.

    Babylone est assise sur « une bête écarlate, pleine de noms de blasphème, ayant sept têtes et dix cornes » (Ap 17 : 3) aisément identifiable à la Bête de la mer. Elle en est la femme, la « grande prostituée » (Ap 17 : 1). Il y a bien évidemment un parallèle avec l’Eglise, la fiancée de l’Agneau ou la nouvelle Jérusalem, « préparée comme une épouse qui s'est parée pour son époux » (Ap 21 : 2).

    On n’analyse bien Babylone qu’en n’oubliant pas son assise spirituelle ; d’autant qu’en apparence, elle se présente comme une ville de lumière. Elle est « vêtue de pourpre et d'écarlate, et parée d'or, de pierres précieuses et de perles » (Ap 17 : 4 ou 18 : 16)…

    Le mot ville ne doit pas être compris dans un sens restrictif. Babylone est « assise sur les grandes eaux » (Ap 17 : 1), c’est-à-dire sur « des peuples, des foules, des nations, et des langues » (Ap 17 : 15). Sa dimension est impériale aux plans politique et économique.

    Pourquoi au plan économique ? Parce qu’on apprend lors de sa chute que « les marchands de la terre se sont enrichis par la puissance de son luxe » (Ap 18 : 3), luxe étalé, luxe insolent auquel les dirigeants politiques (« les rois ») se sont livrés (Ap 18 : 9), que « les marchands de la terre pleurent et sont dans le deuil à cause d'elle, parce que personne n'achète plus leur cargaison », cargaison qui va jusqu’à comprendre des corps et des âmes d’hommes (Ap 18 : 13).

    Le matérialisme y est effréné : le texte de Jean parle « d'or, d'argent, de pierres précieuses, de perles, de fin lin, de pourpre, de soie, d'écarlate, de toute espèce de bois de senteur, de toute espèce d'objets d'ivoire, de toute espèce d'objets en bois très précieux, en airain, en fer et en marbre, de cinnamome, d'aromates, de parfums, de myrrhe, d'encens, de vin, d'huile, de fine farine, de blé » (Ap 18 : 12-13), de « choses délicates et magnifiques » (Ap 18 : 14).

    Babylone voue un culte aux plaisirs de la vie, à l’hédonisme, à la sensualité jusqu’à l’ivresse[12]. Son hyper-luxe est la source de son orgueil ; elle s’autosatisfait et Dieu n’y a aucune place : « elle dit en son cœur : Je suis assise en reine, je ne suis point veuve, et je ne verrai point de deuil ! » (Ap 18 : 7)

    Le culte d’un bonheur matériel et sensuel la rend oppressive vis-à-vis de ceux qui ne partagent pas ses valeurs. Ceux qui n’auront pas reçu « la marque sur leur main droite ou sur leur front » (ceux qui se démarqueront par leurs actes, leur mode de vie et leurs pensées) ne pourront ni acheter, ni vendre (Ap 13 : 16-17). S’appuyant sur le faux prophète se présentant lui-même comme un agneau, sa tyrannie, quoique réelle, pourrait paraître douce. Voilà qui n’est pas sans faire penser au texte de l’encadré suivant tiré de l’ouvrage d’Alexis de Tocqueville « De la démocratie en Amérique » (publié en 1840). Ne nous laissons pas abuser par les apparences : Babylone est pourtant remplie de violence et d’injustices car assise sur le Dragon[13].

    D’ailleurs, les témoins de Jésus ne subiront pas une « tyrannie douce » mais une répression violente (Ap 17 : 6), même en pays démocratiques ! « Les gouvernements démocratiques pourront devenir violents et cruels dans certains moments de grande effervescence et de grands périls […] »  prévoyait déjà Alexis de Tocqueville.

    Aujourd’hui, on sait le pouvoir qu’ont les média de faire « descendre le feu du ciel » sur ceux qui n’adhèrent pas à bien-pensance définissant le bien et le mal du moment. Ce feu, c’est la dérision, la moquerie, le mépris, la raillerie, le rejet profond allant jusqu’à tuer socialement (à mettre au ban de la société).

    Babylone ressemble étrangement au monde que l’Occident construit. Ainsi, convient-il que nous méditions cette exhortation : « Sortez du milieu d'elle, mon peuple, afin que vous ne participiez point à ses péchés, et que vous n'ayez point de part à ses fléaux. » (Ap 18 : 4) Car Babylone va tomber…

    La tyrannie douce selon Alexis de Tocqueville

    « Je pense que l'espèce d'oppression, dont les peuples démocratiques sont menacés ne ressemblera à rien de ce qui l'a précédée dans le monde […] les anciens mots de despotisme et de tyrannie ne conviennent point. La chose est nouvelle, il faut donc tâcher de la définir, puisque je ne peux la nommer.

    Je veux imaginer sous quels traits nouveaux le despotisme pourrait se produire dans le monde : je vois une foule innombrable d'hommes semblables et égaux [les briques de la tour de Babel !] qui tournent sans repos sur eux-mêmes pour se procurer de petits et vulgaires plaisirs, dont ils emplissent leur âme. Chacun d'eux, retiré à l'écart, est comme étranger à la destinée de tous les autres [Anonymat et solitude !] […]

    Au-dessus de ceux-là s'élève un pouvoir immense et tutélaire, qui se charge seul d'assurer leur jouissance et de veiller sur leur sort. Il est absolu, détaillé, régulier, prévoyant et doux. Il ressemblerait à la puissance paternelle si, comme elle, il avait pour objet de préparer les hommes à l'âge viril ; mais il ne cherche, au contraire, qu'à les fixer irrévocablement dans l'enfance ; il aime que les citoyens se réjouissent, pourvu qu'ils ne songent qu'à se réjouir. Il travaille volontiers à leur bonheur ; mais il veut en être l'unique agent et le seul arbitre ; il pourvoit à leur sécurité, prévoit et assure leurs besoins, facilite leurs plaisirs, conduit leurs principales affaires, dirige leur industrie, règle leurs successions, divise leurs héritages, que ne peut-il leur ôter entièrement le trouble de penser et la peine de vivre ?

    C'est ainsi que tous les jours il rend moins utile et plus rare l'emploi du libre arbitre ; qu'il renferme l'action de la volonté dans un plus petit espace, et dérobe peu à peu à chaque citoyen jusqu'à l'usage de lui-même. L'égalité a préparé les hommes à toutes ces choses : elle les a disposés à les souffrir et souvent même à les regarder comme un bienfait.

    Après avoir pris ainsi tour à tour dans ses puissantes mains chaque individu, et l'avoir pétri à sa guise, le souverain étend ses bras sur la société tout entière ; il en couvre la surface d'un réseau de petites règles compliquées, minutieuses et uniformes, à travers lesquelles les esprits les plus originaux et les âmes les plus vigoureuses ne sauraient se faire jour pour dépasser la foule ; il ne brise pas les volontés, mais il les amollit, les plie et les dirige ; il force rarement d'agir, mais il s'oppose sans cesse à ce qu'on agisse ; il ne détruit point, il empêche de naître ; il ne tyrannise point, il gêne, il comprime, il énerve, il éteint, il hébète, et il réduit enfin chaque nation à n'être plus qu'un troupeau d'animaux timides et industrieux, dont le gouvernement est le berger.

    J'ai toujours cru que cette sorte de servitude, réglée, douce et paisible, dont je viens de faire le tableau, pourrait se combiner mieux qu'on ne l'imagine avec quelques-unes des formes extérieures de la liberté, et qu'il ne lui serait pas impossible de s'établir à l'ombre même de la souveraineté du peuple. »

    De la démocratie en Amérique, volume II, quatrième Partie, chapitre VI (1840)

    La chute de Babylone[14]

    Babel est vouée à l’échec une seconde fois et la Bête le sait ; ce qui l’enrage. Son orgueil est touché et l’emporte sur son intelligence. Dix est plus grand que sept ; les dix cornes – la puissance – prévalent sur les sept têtes – l’intelligence. Elle préfère donc être l’auteur de l’inévitable destruction de la ville ne sachant pas, qu’en définitive, c’est Dieu qui a mis dans son cœur d'exécuter son dessein (voyez Ap 17 : 17).

    La Bête et ses dix cornes « haïront la prostituée, la dépouilleront et la mettront à nu, mangeront ses chairs, et la consumeront par le feu. » (Ap 17 : 16) Le verset 18 précise : La prostituée est « la grande ville qui a la royauté sur les rois de la terre. » « Avoir la royauté sur les rois de la terre » fait penser à la sphère économique qui dirige l’action politique… Les marchands de Babylone « étaient les grands de la terre » ! (Ap 18 : 23)

    On touche un des mystères du mal. Le mal crée des divisions internes et la contradiction chez celui qui s’y adonne. Babylone est détruite par la Bête qui l’a suscitée.

    Babylone aujourd’hui – Les leçons à tirer

    Il faut « une intelligence éclairée par la sagesse »[15] pour discerner ce qui se passe autour de nous. Aussi, faut-il de poser les questions suivantes :

    Quant à la Bête de la mer, quelles sont les puissances qui usurpent la place de Dieu ? Quelles sont les pensées pernicieuses de notre temps ?

    Pour répondre à la première question, nous avons mentionné la puissance politique mais il y a aussi la puissance de la technique. Lisez l’encadré qui suit.

    Quant à la Bête de la terre, qui est le propagandiste de la Bête de la mer pour produire l’adoration, pour entraîner l’adhésion sans faille, pour produire la conformation de l’action et de la pensée ?

    Quant à Babylone, comment se concrétise-t-elle pour que nous sachions comment en sortir ?

    « Du rôle de la technique… » Reprise d’un article de Jérôme SAINTON[16]

    « La technique [moderne] est en soi suppression des limites. Il n’y a, pour elle, aucune opération ni impossible ni interdite […] Une limite n’est jamais rien d’autre que ce que l’on ne peut pas actuellement réaliser du point de vue technique […] Il n’y a jamais aucune raison de s’arrêter à tel endroit. […] La Technique […] ne peut accepter aucune limite préalable. » (Jacques ELLUL, Le système technicien[17])

    Avec la Technique, « c'est la vertu du “Tout est possible” […] En réalité cette vertu exprime surtout une morale de la démesure, une morale de l'illimité à laquelle l'homme moderne s'est parfaitement adapté […] Le Bien apparaît alors dans le franchissement de la limite : ce que l'on ne peut pas faire aujourd'hui, on le pourra demain : et cela est bien. » (Jacques ELLUL, Le vouloir et le faire[18])

    Le Bien lui-même est devenu refus et franchissement des limites. On ne saurait donc par hypothèse accepter aucune limite spirituelle ou morale.

    Depuis une cinquantaine d'années, on affirme que l’on ne peut arrêter ce progrès que c'est une question de liberté, et que ce qui compte, c'est de laisser un “libre-choix” à chacun. Sauf que dans ce libre-choix -là, la liberté est confondue avec la puissance, avec le fantasme de la toute-puissance, un fantasme caractéristique de la Bête de la mer portant les diadèmes sur ses cornes…

    Ce fantasme, combien n’en sont-ils pas admiratifs !

    Dans mes précédents articles, j’ai alerté sur l’air du temps : qu’il s’agisse du consumérisme qui laisse penser que nous ne consommons plus pour vivre mais que nous vivons pour consommer, du divertissement quand il envahit tout, quand il endort nos têtes et nos cœurs, du relativisme pour lequel « le concept de vérité est désormais un objet de soupçon »[19], de l’égalitarisme prétendant à une même valeur de tous les comportements et de toutes les situations, de la toute-puissance dont l’encadré ci-dessus fournit un des aspects (la toute-puissance technicienne).

    Les aspects sociétaux cachent des idolâtries… à peine parfois, telle celle de l’argent ! Quant aux aspects spirituels, de nouvelles formes de gnosticisme – contre lequel a eu à lutter l’Eglise des premiers siècles – ressurgissent avec la franc-maçonnerie par exemple.

    L’appartenance à certains réseaux facilite les affaires ou l’ascension politique. Mais y appartenir, n’est-ce pas précisément commettre un adultère spirituel, vivre dans le compromis et s’enfermer dans Babylone ?

    Comme mes lecteurs l’auront bien compris, il y a un envers du décor à tout cela. C’est précisément ce que je désirais démontrer. N'hésitez pas à vous procurer mes sources principales : les livres de Philippe PLET.

    Je me répète : aujourd’hui plus que jamais, il faut « une intelligence éclairée par la sagesse » pour discerner… Il faut être en éveil, en garde, développer un regard, une acuité spirituelle… et révérer Dieu, lui rendre gloire, car l'heure de son jugement est venue. Adorez celui qui a fait le ciel, et la terre, et la mer, et les sources d'eaux. (Ap 14 : 7)

     


    En complément, lisez :  L'excellence à contre-courant de l'égalitarisme (Un article écrit par Alain LEDAIN)


     

    Sources (entre autres)

    Babel et le culte du bonheur - la modernité décryptée par l'Apocalypse

    Quatrième de couverture

    Sommes-nous arrivés à la fin des temps ? Quand le monde achèvera-t-il sa course ? Et comment ? L'histoire du monde est tissée de « fins » et de « recommencements » ; elle est ponctuée de tentatives d'unification du genre humain. Ce n'est pas matériellement qu'il faut comprendre la fin du monde. Ce sont les valeurs « immanentistes », autour desquelles les hommes veulent construire un monde parfait, le monde de Babel, le monde de Babylone, qui engendrera la fin du monde.

    De « l'Esprit absolu » de Hegel au « mimétisme » de René Girard, de la Grèce antique au film 2012, en passant par les évangiles et l'Apocalypse, l'auteur nous fait entrer dans ce « monde futur » imaginé et fabriqué par l'homme, et qui deviendra « le futur du monde ». Le « futur du monde » dépend de notre choix. Quel sera-t-il : celui d'une société mondialisée, marchande et hédoniste, uniquement préoccupée du culte du bonheur ? Ou bien celui d'une société éclairée par des valeurs ouvertes à la transcendance ?

    Les grandes énigmes de l'Apocalypse - la clé des symboles

    Quatrième de couverture

    Toute l'originalité - et la hardiesse - du commentaire que Philippe Plet donne de l'Apocalypse tient dans le dépassement des limites de l'interprétation historique qu'il opère. Saint Jean n'a pas écrit l'Apocalypse seulement pour que nous comprenions les événements de son temps (l'Empire romain persécuteur des chrétiens). L'apôtre a été inspiré pour transmettre aux croyants de tous les temps une vision universelle de l'affrontement grandiose et tragique entre la Lumière et les ténèbres. Jean nous introduit au coeur du mystère du combat spirituel dans lequel l'humanité entière est engagée. Ce commentaire nous conduit sur la voie de l'Espérance : elle est la récompense (et l'arme absolue) accordée à ceux qui refusent de servir le Dragon. Les symboles énigmatiques que Jean déploie au long de sa prophétie sont des réalités théologiques à contempler profondément. Philippe Plet donne, d'une manière aussi accessible qu'érudite, les clefs d'un dévoilement de ce qui jusqu'à présent demeurait de l'ordre du mystère (les deux Bêtes, le chiffre de la Bête, Babylone, etc.).


    [1] Une religion pour la République : la foi laïque de Ferdinand Buisson, Le Seuil, 2010

    [2] Inspiré et/ou repris de 2Th 2 : 1-12

    [3] Paru en août 2012 – Editions Salvator

    [4] Paru en février 2011 – Editions Salvator

    [5] « L’Apocalypse – Architecture en mouvement » de Jacques ELLUL, Editions LABOR ET FIDES p. 106

    [6] Ibid. note précédente

    [7] Un diadème est un type de bandeau, et plus particulièrement un bandeau ornemental employé par les monarchies orientales comme signe de royauté.

    [8.0] Elle est un « anti-agneau ». Son obsession à conquérir le pouvoir l’oppose au Christ qui « s'est dépouillé lui-même, en prenant une forme de serviteur » (Ph 2 7a) et qui s’est présenté à ses disciples « comme celui qui sert » (Lc 22 : 27b).Elle est un « anti-agneau ». Son obsession à conquérir le pouvoir l’oppose au Christ qui « s'est dépouillé lui-même, en prenant une forme de serviteur » (Ph 2 7a) et qui s’est présenté à ses disciples « comme celui qui sert » (Lc 22 : 27b).
    En Christ est manifesté l’amour qui se donne et s’abandonne. Par contraste, face à cet amour se révèlent toutes les dominations oppressives.

    [8.1] Jacques Ellul, « L’Apocalypse, Architecture en mouvement » 

    [9] Inspiré d’un article d’Yves Meaudre, directeur général d’Enfants du Mékong, Grand Prix des droits de l’homme de la République française, « Chronique de la dictature : l’Espérance remplacera la Marseillaise – L’empire du légal »

    (http://www.libertepolitique.com/Actualite/Decryptage/Chronique-de-la-dictature-l-Esperance-remplacera-la-Marseillaise)

    [10] Nous ne partageons pas la pensée de Hobbes selon laquelle « aucune loi ne peut être injuste. La loi est faite par le pouvoir souverain, et tout ce qui est fait par ce pouvoir est sûr, et approuvé par tout un chacun parmi le peuple. »

    En contre, dans un article du 8 juillet 2013, Mgr Dominique Rey rappelait que « nous ne devons pas obéir à la Loi parce qu’elle a le pouvoir de nous y contraindre, mais parce qu’elle est juste » et que « ce qui est légal ne coïncide pas toujours avec ce qui est légitime. » « Lorsque la Loi devient inique, il faut des Jean-Baptiste capables de la dénoncer comme telle. »

    (http://www.libertepolitique.com/Actualite/Decryptage/Mgr-Dominique-Rey-Apres-le-mariage-pour-tous-s-engager-politiquement)

    Citons également le pasteur Martin Luther King : « Chacun a la responsabilité morale de désobéir aux lois injustes. »

    [11] Du contrat social, Livre IV, chapitre VIII

    [12] Le mot grec employé pour « impudicité » est « porneuô ».

    [13] Le Dragon est décrit sous les traits du roi de Tyr dans le vingt-huitième chapitre du livre d’Ezéchiel : « 16 Par la grandeur de ton commerce Tu as été rempli de violence, et tu as péché; Je te précipite de la montagne de Dieu, Et je te fais disparaître, chérubin protecteur, Du milieu des pierres étincelantes. 17 Ton cœur s'est élevé à cause de ta beauté, Tu as corrompu ta sagesse par ton éclat; Je te jette par terre, Je te livre en spectacle aux rois. 18 Par la multitude de tes iniquités, Par l'injustice de ton commerce, Tu as profané tes sanctuaires; Je fais sortir du milieu de toi un feu qui te dévore, Je te réduis en cendre sur la terre, Aux yeux de tous ceux qui te regardent. »

    [14] Je partage ici l’interprétation de Philippe PLET dans son livre « Les grandes énigmes de l'Apocalypse – La clé des symboles »

    [15] Expression reprise d’Ap 17 : 9

    [16] Publié sur le blog « Ethique Chrétienne » à l’adresse http://www.ethiquechretienne.com/du-role-de-la-technique-dans-l-absurdite-actuelle-a97185453

    [17] p. 167 (2012, p. 160).

    [18] 1964, p. 159-160.

    [19] Benoit XVI, « Lumière du monde », Bayard p. 75

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  • Commentaires

    1
    BenoitMac
    Vendredi 30 Août 2013 à 18:49

    Bonjour Alain, pour autre référence je t'adresse le livre de l'excellent pasteur et enseignant John Stott - Le Christ incomparable - 4ème partie : Le Jésus éternel (ou le défi qu'il nous adresse aujourd'hui). La 4ème partie de cet ouvrage est une introduction de la révélation de l'apôtre Jean (90 pages environ).

    Cet ouvrage est la forme écrite d'une série de conférences données par John Stott en 2000, lors des conférences de Londres sur le Christianisme Contemporain.

    Je viens de le terminer hier, et comme j'ai beaucoup apprécier cette première lecture, trés proche de notre enseignement et sensibilité d'église locale, je te le recommande pour ta propre lecture.

    Avec tous mes encouragements.

    Benoit

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    2
    Samedi 31 Août 2013 à 21:00

    Bonjour Fr. Alain Ledain, je vous écris pour vous remercier pour votre analyse et votre partage si édifiant. Oui, nous sommes en une période qui impose de réflechir sur cette question de Babylone, afin que chacun sache comment il doit se conduire en ce temps dificile pour les enfants du Royaume, qui malhereusement devront faire fâce à la persécution et la souffrance, à cause de leur réfu de cautionner ce système de la Bête qui déjà se met en place. Que Dieu nous vienne en aide et nous garde en face de la monté iminente de cette persécution et cette marginalisation de vrais chrétiens. car tout est déjà prêt pour le carnage. La mer malheursement est toute prête pour recevoir cette bête qui  se lévera bientot sous les aclamations et l'admiration des hommes du monde. Ma petite analyse de la situation sur l'état de notre monde, me dit que la quasi majorité des peuples est prête pour suivre cette créature diabolique et pour l'adorer. Votre interprétation de la prostitué sue l'économie m'interresse. Mais je ne peux m'empecher de la comparer aussi à l'eglise apostate qui va croissante de jour en jour. la fausse doctrine est partout, même dans nos milieux dit évangélique, autre fois garant de l'orthodoxie. Sans parler des toutes ces églises emergeantes qui permettront à la bête de venir régner même dans ce que nous appelons malheureusement encore des eglises. Bref, merci pour le partage, j'attends les prochains. Soyez bénis.

    3
    Le Cid
    Mardi 11 Février 2014 à 14:54

    Un article réfléchi, profond et documenté...Les références judicieusement choisies donnent à ce message une vraie consistance et permettent de comprendre, d'éclairer vos analyses... Babylone ne s'offre plus comme une figure de style, une métaphore anecdotique dans ce livre dont la lecture peut parfois parfois être énigmatique. Votre 'approche pédagogique que vous restituez avec brio permet de rendre ce texte accessible et d'en comprendre les subtilités profondes....Alors je tenais ici à prendre la plume pour vous encourager à poursuivre l'écriture cher Alain...!

     

    4
    Lundi 15 Juin 2015 à 10:18

    Le transhumanisme est une idéologie qui veut d'une part rendre l'homme immortel, d'autre part, augmenter autant que faire se peut ses capacités et défenses physiques et enfin "brancher" de l'intelligence artificielle directement sur le cerveau humain.

    Les tenants du transhumanisme défendent une idéologie démiurgique… adossée à une volonté paranoïaque de rendre l'Homme tout puissant et maître de l'univers. C'est une vision qui se trouve aux antipodes de la pensée religieuse, et les défenseurs du transhumanisme pensent que "l'Homme 2.0" dont ils souhaitent l'avènement n'est ni plus ni moins qu'une sorte de Dieu…

    Source : http://www.challenges.fr/entreprise/20150515.CHA5849/pour-les-transhumanistes-l-homme-va-devenir-dieu.html

    Le transhumanisme est une idéologie dangereuse et parfois méconnue. Voici des phrases tirées d'une interview (Club de la presse sur Europe Soir) :
    - En réalité nos vies sont contrôlées par les gens de la Silicon Valley.
    - Les géants du Net ont vite compris qu'ils allaient être les maîtres de la santé.
    - Big Brother est déjà présent à travers Google, Facebook, Apple...
    - La silicon Valley est mégalo-maniaque, démiurgique. La Silicon Valley pense que Dieu n'existe pas encore, que Dieu c'est nous, augmentés par les nano-bio-technologies, et que Dieu va arriver : Ce sera l'homme 2.0 pour reprendre l'expression utilisée par les dirigeants de Google. L'homme 2.0, ce sera l'homme hybride avec l'intelligence artificielle, l'homme rendu immortel grâce aux nano-bio-technologies...

    Source : http://www.europe1.fr/emissions/le-club-de-la-presse/europe-soir-le-club-de-la-presse-100615-1355140

    Google évoque la notion "d'uploading", qui permettrait de transférer un esprit ou une âme humaine dans un ordinateur, pour la sauvegarder en attendant de la transférer dans un corps humain… L'opération inverse, le "downloading", consiste à intégrer au corps et au cerveau humain des éléments d'intelligence artificielle, comme une mémoire étendue ou un "moteur de recherche" intégré, par exemple.
    Voilà qui n'est pas sans faire penser à ce texte du livre de la Révélation : « Et tous les rois de la terre, qui se sont livrés avec elle [Babylone] à l’impudicité et au luxe, pleureront et se lamenteront à cause d’elle, quand ils verront la fumée de son embrasement. Se tenant éloignés, dans la crainte de son tourment, ils diront: Malheur! Malheur ! La grande ville, Babylone, la ville puissante! En une seule heure est venu ton jugemen t! Et les marchands de la terre pleurent et sont dans le deuil à cause d’elle, parce que personne n’achète plus leur cargaison, cargaison d’or, d’argent, de pierres précieuses… de corps et D’ÂMES D’HOMMES. » (Apocalypse 18:9-13)

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