• L’engagement du chrétien dans son combat prophétique dans la cité des hommes

    Eric LEMAÎTREUn texte d'Eric LEMAÎTRE

    Veilleur, Sentinelle, Guetteur, Bienveillant…,

    J’avais à cœur de vous écrire ces dimensions de l’engagement du chrétien dans son combat prophétique dans la cité des hommes.

    Face aux transformations d’une société qui radicalement viole les lois divines et amorce la refondation d’une nouvelles anthropologie païenne, plus que jamais le chrétien est interpellé dans son témoignage.

    Je réalise la nécessité pour nous chrétiens de ne pas être entraîné par la spirale de l’idéologie qui en réalité ne s’inscrira jamais dans la relation, la rencontre des autres.

    Nous chrétiens, nous ne sommes pas appelés à devenir des idéologues de la foi chrétienne, de la Bible ; nous ne sommes pas plus appelés à nous enfermer dans une doctrine chrétienne ou simplement à partager les préceptes d’une religion.

    Non nous sommes appelés à devenir des témoins marqués par la vérité de Christ, habités par la compassion, l’amour de Christ ; nous sommes appelés à incarner la vie de Dieu en nous ; nous sommes appelés à être les témoins de la bienveillance envers notre prochain, je dis bien prochain et non semblable, l’entre-nous !

    Nous ne sommes donc pas appelés à devenir des humanistes, à aimer l’autre avec nos seules tripes. C’est un défi impossible et sans aucune sincérité si notre cœur n’est pas transformé par cette alliance faite avec Dieu, par cette conversion humble qui dit à Dieu "sans toi cela m’est impossible". Impossible de rencontrer l’autre dans sa différence, de l’aimer tel qu’il est, si je ne m’engage dans cette métanoïa, cette circoncision de mon cœur.

    C’est à une véritable métanoïa, un "changement de vue", un "renversement de la pensée" auxquels nous sommes conviés. Dieu dit à chacun d’entre nous de se convertir, de convertir notre vaine manière de penser, de vivre. N’est-il pas Celui qui est au dessus de nos pensées ?

    Sans la vie de Dieu en nous, tout ce que nous pourrions porter de juste serait en réalité vain. Le salut n’est pas pour ceux qui se déclarent de Christ, mais le salut est pour ceux qui vivent Christ. Autrement dit, l’important est de naître de nouveau.

    Alors voilà pourquoi l’exhortation de Jésus transpirant dans les évangiles est d’abord une invitation à veiller et à prier. Veillez et priez ! L’exhortation de veiller commence d’ailleurs par soi. L’éveilleur ne l’est que lorsque son propre esprit l’est à l’aune de ce que Dieu lui fait entendre ! Il est vain de prétendre d’exhorter les autres, si notre cœur n’est pas circoncis, si nous ne sommes pas un exemple pour les autres. C’est ton engagement qui engagera ton entourage. Autrement dit, c’est de ton engagement que découle la conversion de l’autre. Si ton attitude transpire la grâce, l’amour, la bienveillance de Christ, alors tu seras en capacité à porter du fruit dans ta vie et à partager le message qui touchera le cœur.

    L’évangile est un magnifique message, mais c’est aussi un message difficile car il annonce la nécessité impérieuse de se convertir, de changer la nature de notre cœur, de faire un demi tour sur la vaine manière qui a été la nôtre de vivre comme en miroir aux pensées, aux idéologies de ce monde !

    Dieu ne nous invite pas à prendre le contre-pied du monde : Il nous invite à rencontrer ce monde, à aller vers le prochain. A aller vers notre prochain, non à aller vers nos semblables, non à aller vers la communauté des semblables comme l’écrit le philosophe personnaliste Emmanuel Mounier, à demeurer ainsi dans l’entre-nous confortable, qui ne nous impose en réalité aucun changement ! C’est bien la rencontre de l’autre dans sa différence qui m’impose de changer mon regard, ma manière de vivre ma relation aux autres. C’est dans la différence que j’apprends d’abord l’écoute, l’attention, le discernement.

    Dieu ne t’appelle pas à rester dans ta communauté et à être apprécié d’elle car tu épouserais son conformisme. Non Dieu t’appelle à te mettre en danger, à devenir un témoin, à braver ton confort, à sortir de tes quatre murs, de ta salière pour devenir le sel de la terre.

    Soyez le sel de la terre et la lumière de ce monde mais pour le devenir, il faut veiller et prier. Mais que signifie au juste veilleur ?

    Le veilleur vient en Hébreu du terme « Shamar » qui signifie celui qui garde, qui est gardien, celui qui regarde, observe, garde le souvenir de la parole : avoir en quelque sorte la garde, surveiller, se protèger, prendre garde, avoir soin de, être chargé de. Mais, aussi en hébreu, « Shamar » signifie obéir. Quand Jésus nous exhorte à veiller, il nous invite donc à cette dimension plurielle d’être gardien, de garder précieusement Ses paroles, d'être un guetteur, une sentinelle également pour le prochain, un lanceur d'alerte ! Car Il revient bientôt et Son avènement est proche. Qu'il vienne à la première veillée, à la deuxième ou troisième, tenons nous prêt !

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  • Commentaires

    1
    Nini LAMY
    Samedi 20 Décembre 2014 à 13:34

    yes   AMEN !

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