• Le chrétien et le débat sur l'immigration (2)

    Cet article a été écrit par Hubert HOULIEZ le 4 octobre 2010. Vous pouvez le retrouver sur son blog à l'adresse : http://l.oiseau.sur.la.branche.over-blog.com/article-le-role-du-chretien-dans-le-debat-sur-l-immigration-2-58279638.html 

     

    Retour à la première partie 

    Les migrations sont dans leur principe un phénomène naturel et un droit. Dieu a fait la terre pour tout homme et pour tous les hommes.

    Commençons par méditer ce passage du Lévitique (19 : 33-34) qui affirme implicitement le droit que possède l’étranger de s’installer dans un pays qui n’est pas le sien : 

    « Si un étranger vient séjourner avec vous dans votre pays, vous ne l'opprimerez point. Vous traiterez l'étranger en séjour parmi vous comme un indigène du milieu de vous; tu l'aimeras comme toi même, car vous avez été étrangers dans le pays d'Egypte. Je suis Yahweh, votre Dieu ».

    Le commandement prescrit d’abord le respect dû à tout homme. La condition d’immigré fragilise, elle ne doit pas conduire à l’asservissement. Dieu met ainsi en garde son peuple contre une tentation si répandue. Ceci rappelé, aussitôt, ce commandement élémentaire et purement négatif se mue en commandement d’amour et en une affirmation des droits de l’étranger. L’étranger devient figure du prochain qu’il nous faut aimer comme nous-mêmes. Au fond, une fois de plus la règle d’or est sous-jacente à ce commandement. Ce que nous voudrions que les autres fassent pour nous, nous devons le faire pour les autres. Et cette recommandation prend d’autant plus de force que la réciprocité n’est pas une hypothèse, elle est au cœur de la mémoire du peuple élu : « vous avez été étrangers dans le pays d'Egypte ».

    « Israël partit avec tout ce qui lui appartenait. Arrivé à Bersabée, il offrit des sacrifices au Dieu de son père Isaac.

    « Et Dieu parla à Israël dans une vision de nuit, et il dit: "Jacob! Jacob! " Israël répondit: " Me voici. " Et Dieu dit: "Je suis le Dieu fort, le Dieu de ton père. Ne crains point de descendre en Egypte, car là je te ferai devenir une grande nation. Moi-même je descendrai avec tel en Egypte, et moi-même aussi je t'en ferai sûrement remonter; et Joseph posera sa main sur tes yeux. "

    « Jacob, se levant, quitta Bersabée; et les fils d'Israël mirent Jacob, leur père, ainsi que leurs femmes et leurs enfants, sur les chariots que Pharaon avait envoyés pour le transporter.

    « Ils prirent aussi leurs troupeaux et leurs biens qu'ils avaient acquis dans le pays de Chanaan. Et Jacob se rendit en Egypte avec toute sa famille. Il emmena avec lui en Egypte ses fils et les fils de ses fils, ses filles et les filles de ses fils, et toute sa famille. » (Genèse, 46 : 1-5).

     En Egypte le peuple juif ne fut pas seulement exilé, il connut l’exploitation, le rejet, la haine due à la crainte suscitée par son accroissement démographique.

    Le commandement du Lévitique demeure impératif pour nous. Nous sommes tous fils spirituels du peuple hébreu, nous sommes tous devenus fils d’Abraham par l’adoption divine manifestée par la plongée dans les eaux du baptême. Jamais nous ne devons oublier que nous sommes les héritiers d’Abraham et que nous pouvons un jour être appelés comme il l’a été à laisser là notre terre pour partir où Dieu nous appellera :

    « Yahweh dit à Abram: « Va-t-en de ton pays, de ta famille et de la maison de ton père, dans le pays que je te montrerai. Je ferai de toi une grande nation, je te bénirai et je rendrai grand ton nom. Tu seras une bénédiction: je bénirai ceux qui te béniront, et celui qui te maudira, je le maudirai, et toutes les familles de la terre seront bénies en toi. »

    « Abram partit, comme Yahweh le lui avait dit, et Lot s'en alla avec lui. Abram avait soixante-quinze ans quand il sortit de Haran. Abram prit Saraï, sa femme, et Lot, fils de son frère, ainsi que tous les biens qu'ils possédaient et les serviteurs qu'ils avaient acquis à Haran, et ils partirent pour aller au pays de Chanaan. Et ils arrivèrent au pays de Chanaan. » (Genèse, 12 : 1-5.)

    Jamais non plus nous ne devons oublier que comme Abraham, les circonstances peuvent nous appeler à partir pour une terre nouvelle :

    « Il y eut une famine dans le pays, et Abram descendit en Egypte pour y séjourner; car la famine était grande dans le pays. » (Genèse, 12 : 10).

    Il nous est donc impossible de négliger le commandement d'aimer l'étranger comme notre propre compatriote sous prétexte d'une vertu de patriotisme qui ne serait alors que le masque de la xénophobie.

    Lire la troisième partie 

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