• Le travail, une source de souffrance - Le salaire - Conclusion

    Ce travail de compilation a été réalisé par Alain LEDAIN. Consultez les ressources utilisées.

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     Le travail et la Bible - Le travail, un mandat de Dieu pour l'homme

    Conséquemment au péché, le travail peut être vécu dans la peine, la contrainte, la frustration. D’ailleurs, en français, le mot travail vient du latin « tripalium » - un instrument de torture utilisé par les romains pour punir les esclaves rebelles et aussi un trépied pour aider à l’accouchement d’une femme.

    Le travail n'a pas été maudit, c'est le sol qui l'a été mais les conditions de son accomplissement peuvent être pénibles de plusieurs manières : fatigue, contrainte, précarité, monotonie, " travail en miettes " , relations conflictuelles, manque de considération…
    Toutefois, il est à remarquer que, dans cette pénibilité, la loi de l'Ancien Testament protégeait ceux qui travaillent (les employés) entre autres :

    Le travail n'a pas été maudit, c'est le sol qui l'a été mais les conditions de son accomplissement peuvent être pénibles de plusieurs manières : fatigue, contrainte, précarité, monotonie, " travail en miettes " , relations conflictuelles, manque de considération…

    Toutefois, il est à remarquer que, dans cette pénibilité, la loi de l'Ancien Testament protégeait ceux qui travaillent (les employés) entre autres :

     Par le repos

    Deutéronome 5 : 14 « Mais le septième jour est le jour du repos de l'éternel, ton Dieu : tu ne feras aucun ouvrage, ni toi, ni ton fils, ni ta fille, ni ton serviteur, ni ta servante, ni ton bœuf, ni ton âne, ni aucune de tes bêtes, ni l'étranger qui est dans tes portes, afin que ton serviteur et ta servante se reposent comme toi. »

     Par le versement du salaire

    Deutéronome 24 : 14-15 : « 14 Tu n'opprimeras point le mercenaire, pauvre et indigent, qu'il soit l'un de tes frères, ou l'un des étrangers demeurant dans ton pays, dans tes portes. 15 Tu lui donneras le salaire de sa journée avant le coucher du soleil; car il est pauvre, et il lui tarde de le recevoir. Sans cela, il crierait à l'éternel contre toi, et tu te chargerais d'un péché. »
    Lévitique 19 : 13 « Tu n'opprimeras point ton prochain, et tu ne raviras rien par violence. Tu ne retiendras point jusqu'au lendemain le salaire du mercenaire. »

    Jérémie 22 : 13 « Malheur à celui qui bâtit sa maison par l'injustice, Et ses chambres par l'iniquité ; Qui fait travailler son prochain sans le payer, Sans lui donner son salaire… »

    Dans le Nouveau Testament, le ton de l’apôtre Jacques est celui des prophètes de l’Ancien Testament : « Voici, le salaire des ouvriers qui ont moissonné vos champs, et dont vous les avez frustrés, crie, et les cris des moissonneurs sont parvenus jusqu'aux oreilles du Seigneur des armées. » (Jc. 5 : 4) Et Jésus d’affirmer : « L’ouvrier mérite son salaire. » (Luc 10 : 7)

    Jésus ne dit pas " Tout travail mérite salaire. " mais " L'ouvrier mérite son salaire. " car " la personne prime sur le travail, et l'entreprise elle-même, pour être un bon pôle de production, doit d'abord être conçue et vécue comme " une communauté de personnes ".(Cardinal Philippe Barbarin – Archevêque de Lyon) 

    A propos des salaires

    Concernant les salaires, il est possible de poser quelques  grands principes :

     Le salaire doit suffire à faire vivre dignement celui qui travaille « sur le plan matériel, social, culturel et spirituel  » et couvrir les besoins de la famille.

     Il doit tenir compte de la contribution de celui qui le reçoit. Ainsi, une égalité des salaires n’est pas souhaitable car l’effort, le courage, l’esprit de responsabilité doivent être encouragés et récompensés dans les limites de la justice.

     Le salaire ne peut faire abstraction de la situation de l’entreprise.

     Au plan d’une nation et au sein d’une entreprise, une différence de revenus excessive est insupportable et met en danger la cohésion sociale.

    « L’écart constaté aujourd’hui [2009] entre le niveau du SMIC annuel et la moyenne des dirigeants du CAC 40 est de 1 à 298 ! » Henri Ford « expliquait, en 1930, qu’un écart de 1 à 40 lui paraissait correct et acceptable.  » (Propos de Jean Kaspar aux entretiens de Valpré 2009)

    Au delà des solutions fiscales, les écarts démesurés des rémunérations doivent être résolus par un changement de comportements de certains dirigeants d’entreprises (entre autres). Ceci étant, il est à noter que les inégalités salariales ne sont pas seulement entre dirigeants et salariés mais aussi entre dirigeants : entre le dirigeant d’une entreprise du CAC 40 et celui d’une PME qui, pour pérenniser son entreprise, renonce à son salaire.

    Pour éviter la « fracture sociale » du peuple d’Israël, on trouve dans l’Ancien Testament, une loi de remise des dettes tous les 7 ans (Dt 15 : 1 et suivants) et celle de la redistribution des terres l’année du jubilé (Lv 25 : 1-17).

     La valeur d’un travail, sa noblesse, la valeur accordée à une personne sont indépendantes du salaire reçu.

    Ajoutons qu’il arrive qu’un travail, qu’un engagement donne « des gratifications immatérielles irremplaçables, non monnayables, et [qu’]il serait extrêmement dommageable, dégradant, de tenter de les matérialiser. » (Selon le témoignage de Jean-Baptiste Richardier, cofondateur de « Handicap International ».)

     Enfin, la cupidité n’est pas une vertu économique contrairement à l’équité et la justice.

    Conclusion

    Afin que le travail ne devienne une vanité, ne le vivons pas pour lui-même – comme une fin en lui-même – mais pour remplir notre mandat divin. Et quoi que nous fassions, faisons tout au nom du Seigneur Jésus. (Col. 3 : 17)

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  • Commentaires

    1
    Christ Hope
    Jeudi 20 Mai 2010 à 14:48
    Ce que je retire du capitalisme, c'est qu'il n'est ni le propre du libéralisme, ni celui plus étonnant peut-être du marxisme. Il est l'économie réduite à la logique de rentabilité pure du patrimoine aux sens restreints de capitaux investis et de bénéfices. D'où cette spirale dangereuse et prévisible que Léon XIII dénonça en 1891 par Rerum NOvarum: il avait déjà sous les yeux les fruits de la révolution industrielle et de sa soeur marxiste.
    J'aime beaucoup Hugo justement pour son côté très marqué "justice sociale". Son oeuvre est la traduction des tourments d'un homme de son siècle, siècle lui-même tourmenté au niveau des idées et des réalités. Le spleen baudelairien, le romantisme, la justice sociale tout ça désigne la grandeur et la misère de l'homme. ^^
     Et ça n'a pas changé depuis les origines de l'humanité. On fait différemment, plus perfidement, ou de manière plus "efficace" à bien des points de vue: les temps modernes de Chaplin, ou Le Dictateur donnent des avant-goûts osés pour l'époque sur ces totalitarismes lancinants et athées qui nous ruinent aujourd'hui encore avec la bénédiction de la vox populi qui ne sait plus à quel saint ou à quel baromètre se vouer.
    La dictature des sondages... Il y aurait à redire aussi sur ce point. ^^
    Juste salaire, juste prix, avec l'esprit de lutte des classes bien imprégné dans la masse populaire (au sens du peuple le plus large, le peuple français par exemple), c'est une logique de confrontation, d'envie, de prétendue justice bafouée aussi qui nous sapent à la base dans le regard "juste" à porter sur les faits et les exigences de chacun ou à l'égard des autres.
    L'état de l'entreprise reste un cadre aux exigences, mais aux exigences de chacun (patron comme employeur), ainsi que l'état de santé du pays.
    effectivement, si chacun de ce point de vue-là pouvait considérer que faire un peu, à sa mesure,c'est beaucoup que tous feraient. Ton blog, comme d'autres qui lui sont semblables est bien utile pour commencer par le commencement : l'éducation. 
    2
    EthiqueChrétienne Profil de EthiqueChrétienne
    Jeudi 20 Mai 2010 à 17:25
    @Christ
    Il y a une de tes phrases que je retiens plus particulièrement : "La dictature des sondages... Il y aurait à redire aussi sur ce point."
    Tu mets le doigt sur la "démocratie d'opinion" ou le "politiquement correct".
    Le conformisme crée la tyrannie de la majorité. C'est une menace directe à la liberté de pensées et, en conséquence, à la démocratie.
    3
    Christ Hope
    Jeudi 20 Mai 2010 à 18:30
    j'ai quelque expérience dans les affaires publiques. Et ce n'est pas de tout repos pour un chrétien qui essaye d'être "rigoureux". ;-)
    4
    Marc Hodapp
    Mardi 24 Août 2010 à 11:42

    Merci pour ce bel article, il m'a aidé pur mon étude biblique sur ce sujet.


    Marc Hodapp, ancien de la "Bonne Nouvelle" de Colmar

    5
    Marc aurèle
    Vendredi 9 Novembre 2012 à 14:44

    très intéressant ce que vous faite. On tous besoin de prendre du recul de temps en temps et d'interroger la société dans laquelle nous vivons! encore merci!

    6
    Vendredi 9 Novembre 2012 à 14:50

    Merci pour vos encouragements Marc Aurèle.

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