• Résister à la passion de l'argent

    Un article d'Alain LEDAIN

    « Il faut une force morale importante pour résister à la passion de l’argent. » - Didier LONG

    Luc 16 : 13 : « Nul serviteur ne peut servir deux maîtres. Car, ou il haïra l'un et aimera l'autre; ou il s'attachera à l'un et méprisera l'autre. Vous ne pouvez servir Dieu et Mamon. »
    1 Timothée 6 : 10-11 : « 10 Car l'amour de l'argent est une racine de tous les maux; et quelques-uns, en étant possédés, se sont égarés loin de la foi, et se sont jetés eux-mêmes dans bien des tourments. 11 Pour toi, homme de Dieu, fuis ces choses… »;

     

    Les titres de plusieurs livres récents sont significatifs de notre période :

    - « Le triomphe de la cupidité » écrit en 2010 par Joseph Stiglitz, l'un des économistes les plus influents et les plus écoutés au monde ;

    - « La prospérité du vice » de Daniel Cohen, professeur à l'Ecole normale supérieure, vice-président de l'Ecole d'économie de Paris et éditorialiste associé au journal Le Monde ;

    - « Confessions d’un banquier pourri » d’un auteur voulu resté anonyme. Et on le comprend ! Ce dernier n’hésite pas à se décrire comme un « parasite de la haute finance », à assumer d’être « pourri par l’esprit de lucre… gâté pourri ! »

    « Le fait central des Temps modernes n'est pas que la Terre tourne autour du soleil, mais que l'argent court autour de la Terre. » Peter Sloterdijk (penseur allemand) L’actualité est marquée par une évidence : l’argent et la finance conduisent l’économie dans l’hypercapitalisme.

    Dans son livre « Capitalisme et Christianisme » , Didier Long le décrit comme « un véritable culte du marché appliqué à toute l’existence humaine », « un système de croyance qui discrédite tout ce qui n’entre pas dans une logique du calcul et de l’intérêt », « le dernier totalitarisme qu’ait inventé le XXe siècle ».

    C’est un totalitarisme car, loin de s’arrêter pas aux frontières de l’économique, il envahit tout : le politique, le social, la culture, l’école, la santé, l’espace social et amical entre autres et, nous allons y revenir, les religions. En fait l’hypercapitalisme est « un système religieux soucieux d’intégrer tout le monde réel dans une doctrine cohérente. »

    Ainsi, "la notion économique de concurrence a pénétré la sphère privée, de sorte que le prochain est de plus en plus souvent perçu comme un concurrent." (Source : Les 7 thèses de ChristNet sur l'argent en Suisse)

    Ainsi, tout est transformé en chiffres. Quant on ne parle plus que de quantités, de pourcentages et de statistiques, quand tout est mesuré, quantifié et évalué, sortons de l’obsession des chiffres en cultivant l’esprit de confiance, de gratuité et de risque, en développant l’écoute, la compassion, la générosité, l’honnêteté, la joie et par-dessus tout, en aimant sans compter. (Inspiré de Jean-Claude GUILLEBAUD. « La confusion des valeurs » Editions Desclée De Brouwer © 2009)

    Dans les années qui suivent la crise de 1929, le penseur Emmanuel Mounier  écrivait déjà : « L'importance exorbitante prise par le problème économique dans les préoccupations de tous est le signe d'une maladie sociale. L'économie a étouffé le reste de la société. »

    Tout comme le communisme, il est un « matérialisme historique » c’est-à-dire qu’ « il ne croit pas que des phénomènes autres que le marché commandent l’histoire humaine et la conscience historique des hommes. »

    Comment en est-on arrivé là ? Qui a créé ce système idolâtre ? La réponse de Didier Long interpelle : « Chacun de nous. Car l’hypercapitalisme supposait l’hyperconsommation. » 

    UNE CONTRE-CULTURE AU XIIIEME SIECLE

    Il y a fort longtemps, au XIIIème siècle, l’économie prenait un essor sans précédent et bouleversait la société européenne. Le grand commerce s’éveillait, les activités bancaires, les transferts de fonds, le change et la vente à crédit apparaissaient. Difficile de ne pas comparer cette époque à la notre. Quoique...

    Dans ce contexte, Saint François d’Assise rompit avec toute propriété pour ne rien avoir à faire avec le maniement de l’argent. Sans vouloir imposer son style de vie à l’ensemble de la société, il lança le mouvement franciscain pour servir de témoin et de ferment. Il permit de redresser certaines mentalités trop portées sur les richesses. 

    Parenthèse : Servir de ferment

    Pour servir de ferment, pour initier une contre-culture, il n’est pas nécessaire d’être nombreux. C’est ce que nous apprennent ces paraboles sur le Royaume de Dieu :

    Matthieu 13 : 31-33 « 31 Il [Jésus] leur proposa une autre parabole, et il dit : Le royaume des cieux est semblable à un grain de sénevé qu'un homme a pris et semé dans son champ. 32 C'est la plus petite de toutes les semences ; mais, quand il a poussé, il est plus grand que les légumes et devient un arbre, de sorte que les oiseaux du ciel viennent habiter dans ses branches. 33 Il leur dit cette autre parabole : Le royaume des cieux est semblable à du levain qu'une femme a pris et mis dans trois mesures de farine, jusqu'à ce que la pâte soit toute levée. »

    CONFORMISME AU MONDE DU XXIEME SIECLE

    Au XXIème siècle, on rencontre la position inverse de celle de François d'Assise : une partie de l’Eglise croit en l’ « évangile » de la prospérité ; un évangile bien en phase avec l’air du temps, un évangile qui vous promet une offrande au taux d’investissement garanti. « Donnez et vous deviendrez riches ! »

    Oh, bien sûr, on vous présentera les choses beaucoup plus finement et, oserais-je l’écrire, plus bibliquement. C’est que les perversions sont souvent des dosages subtils de vérité et de mensonge !

    La Bible affirme : « Sachez-le, celui qui sème peu moissonnera peu, et celui qui sème abondamment moissonnera abondamment. » (2 Corinthiens 9 : 2) Or soyons clair, ce texte s’applique bien au domaine financier et je crois, l’ayant expérimenté, que Dieu bénit ceux qui sèment abondamment, c’est-à-dire ceux qui se montrent généreux.

    Par ailleurs, si nous sommes généreux, c’est que Dieu L’est car Il nous communique Sa nature. De plus, il fait pleuvoir sur les justes et sur les injustes. Il n’est donc pas concevable de devenir calculateurs, de devenir des « spéculateurs spirituels » qui misent sur l’offrande comme d’autres misent sur les actions boursières. 

    Il n’est pas de dons qui soient utilitaires ou qui soient intéressés. Un don intéressé n’est pas un don mais un investissement.

    Il arrive, je l’ai constaté, que l’on oublie la finalité de la générosité ou que cette finalité soit occultée. Parfois, l’avancement du Royaume de Dieu est évoqué sans que l’on en définisse la moindre action concrète.

    Dans son élan oratoire, un prédicateur raconta une vision et finit par dire : « Il m’a vu administrer des millions. » Quelle surprise d’entendre des « amen » enthousiastes de ceux là même qui vivent avec de modestes revenus. J'ai pensé aux classes sociales défavorisées qui envahissent les stades de football et adulent des joueurs dont les rémunérations excessives sont de véritables plaies sociales. Pour la petite histoire, pas une fois, l’orateur n’a fait allusion aux pauvres… Administrer des millions : pourquoi et pour quoi faire ? Une question oubliée : la question qui, justement, évite de passer la ligne rouge de l’amour de l’argent.

    Alors oui, selon la Bible, Dieu donne « afin que, possédant toujours en toutes choses de quoi satisfaire à tous vos besoins, vous ayez encore en abondance pour toute bonne œuvre. » On aurait tort de confondre besoins et envies ; on aurait tort d’oublier la finalité : être encore plus généreux pour grandir en justice. (2 Corinthiens 9 : 8-9)

    Je crois que le vrai évangile est subversif, qu'il remet sans cesse en question. Ainsi, chaque fois que l’Eglise semble en phase avec son environnement, et nous avons vu que notre environnement est la financiarisation de la vie, je la soupçonne de « conformisme au monde présent », je regrette qu’elle n’ait rien à apporter.

    Spiritualiser l’amour de l’argent, conditionner la bénédiction à ce qui est donné lors des offrandes, n’est-ce pas risquer de tomber dans les travers du « commerce des indulgences » ?

    Pour conclure

    Dans notre temps, la radicalité de François d’Assise m’interpelle. De même, je suis interpelé par la culture du don développée par Chiara Lubich et contrepied de la culture de l’avoir. Mais la forme dévoyée de l'Evangile qui confond bénédiction et richesses m'exaspère.
    J'aspire au développement d'une culture de l'Evangile qui soit prophétique pour notre génération en s'élevant contre l'envahissement totalitaire de l'argent et de l'hypercapitalisme.

    Ressources utilisées

    Capitalisme et christianisme

     Capitalisme et Christianisme - 2000 ans d'une tumultueuse histoire - Didier LONG - Bourin Editeur - © 2009

    Quatrième de couverture

    Né dans les années 80, l’hypercapitalisme s’écroule sous nos yeux. Enrichissant les riches et ne laissant aux pauvres que les miettes du festin, il fonctionnait sur un espoir d’hyperconsommation des classes moyennes. La vie à crédit devait financer la bulle. Le crack de 2008, brusque retour à la réalité, a brisé ce rêve.

    Il n’est pourtant pas inévitable que la « Civilisation du capitalisme » se termine dans le chaos. Cette civilisation a une histoire. Née du rêve d’égalité des citoyens d’Athènes, elle fusionne avec le christiannisme et apparaît concrètement dans les monastères au moyen âge. Ces World Companies seront les premières sociétés de production capitalistes. Au XIIIe siècle, les ordres mendiants nés avec les villes en pleine expansion, seront les premiers théoriciens de l’économie moderne, réfléchissant à la manière de mettre la richesse au service du bien commun. La révolution industrielle portée par l’ « esprit du capitalisme » de la Réforme, la liberté d’entreprendre et les Lumières poursuivra cet élan. L’idéal de liberté, d’égalité et de fraternité chrétienne est donc fondateur de la Civilisation du capitalisme. Sans le judéo-christianisme ces valeurs n’existeraient pas.

    A la lumière de cette histoire, la cupidité et le cynisme n’ont rien à voir avec l’hypercapitalisme. Il n’en est que la perversion. Si nous voulons sauver la démocratie et réinventer un capitalisme à visage humain, nous devons donc répondre à une seule question : « A quoi croyons nous ? ». La fraternité ou l’argent ?

     

     

     "Economie de communion : Des entreprises osent le partage" de Mouvement des Focolari

    Quatrième de couverture

    Cet ouvrage présente les réalisations de l'économie de communion. Ce projet lancé par la fondatrice des Focolari, Chiara Lubich, au Brésil, s'est vite concrétisé sur tous les continents et entraîne désormais 750 entreprises dans un partage d'une partie de leurs bénéfices avec des personnes dans le besoin, dans un véritable esprit de communion.
    Née au sein du Mouvement des Focolari, cette réalisation encore à ses débuts est pourtant déjà reconnue par de nombreux spécialistes comme une voie d'avenir pour l'économie mondiale. Le livre présente aussi bien l'aventure d'une quinzaine de ces entreprises que des exposés qui font comprendre les fondements de l'économie de communion.
    Ce livre a été réalisé par l'ONG Humanité Nouvelle, expression du Mouvement des Focolari dans les domaines économique, social et culturel. José et Chantal Grevin en ont coordonné les différentes contributions.

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  • Commentaires

    1
    Christ Hope
    Mercredi 19 Mai 2010 à 18:55
    Bonjour Alain.
    Quand tu parles de François d'Assise, il est bon de se remémorer une création parfaitement évangélique encore en vigueur aujourd'hui, mais qui semble à l'occasion attirer la convoitise et la cupidité faciles de quelques braquers désoeuvrés: les monts de piété. Les Franciscains se sont heurtés justement à cette époque tout autant à la réalité de taux usuraires et scandaleux (40% parfois, dit-on, contre 5% et encore, pour payer les frais et employés ^^) qu'à la pauvreté littérale et absolue requise par l'Ecriture, selon les dominicains.
    C'est avec bonheur que je vois ici ou là des entreprises de micro-crédit fleurir depuis l'Inde jusqu'aux confins de l'Afrique ou même de l'Europe, sous des jours plus discrets toutefois sinon ce serait admettre le phénomène galopant de la paupérisation en pays dit riches.
    La doctrine du juste prix qui est sous-jacente ne va pas non plus sans poser la question du prix "juste" que doit rechercher l'esprit économe et efficace du gestionnaire public dans sa démarche "marché public"... sutout par les temps qui courent. ^^
    2
    benoitM
    Mercredi 19 Mai 2010 à 21:20
    Si tu es interressé par François d'Assise, je te conseille la lecture : François d'Assise, Le retour à l'Evangile - Eloi Leclerc (édition Desclée de Brouwer).
    Son inflence a été considérable dans l'histoire et fait partie des grandes spiritualités chrétiennes (c'est pas mal pour un ordre mendiant :)). Sans oublier, à la même époque de l'autre côté des Alpes, un certain Pierre Vaudès dit Valdo de Lyon, plus connu chez les protestants.

    Un joli mot pour terminer car pauvreté ne rime pas avec tristesse (pour ce propos voir Matthieu 5.3) : "Si nous possédions des biens, il nous faudrait des armes pour les protéger. Car c'est de la propriété que proviennent les contestations et les chicanes, et c'est par là que l'amour de Dieu et du prochain est le plus souvent violé. C'est pourquoi nous ne voulons avoir nulle propriété en ce monde". St François d'Assise.

    Merci pour tes encouragements...
    3
    Jeudi 20 Mai 2010 à 07:27
    @Christ
    Tu soulignes un point très intéressant : qu'est qu'un juste prix ? Et, dans la même réflexion : qu'est ce qu'un salaire juste ?
    Vastes questions.
    Quand à la gestion des biens publics, voilà bien un sujet d'actualité : quelle que soit la majorité en place, les finances publiques sont mal administrées : gaspillages, déficits programmés...

    @ Benoît
    Merci pour ton commentaire.
    Pauvreté ne rime pas non plus avec misère.

    Je ne crois pas que l'on doive remettre en question la propriété. Toutefois, ce droit est encadré par celui de la justice. Esaïe 5 : 8 : « Malheur à ceux qui ajoutent maison à maison, Et qui joignent champ à champ, Jusqu'à ce qu'il n'y ait plus d'espace, Et qu'ils habitent seuls au milieu du pays ! »
    4
    Christ Hope
    Jeudi 20 Mai 2010 à 10:41
    Bonjour, merci pour la référence.
    Pour la gestion publique, on pourrait écrire un article sur la question: "gestion mégalomaniaque publique ou chronique d'une faillitte annoncée de l'Etat... aux collectivités locales". Pour améliorer ses indicateurs comptables, les mêmes qui font que les juges des comptes ou les agences de notations te classent "à contrôler", "à éviter"... sont utilisés pour transférer des charges importantes en temps difficiles vers les collectivités locales, qui n'ont pas encore atteint leur "plein potentiel fiscal", donc le point de rupture dans les prélèvements fiscaux ou / et dans le déséquilibre global des comptes locaux. Ca paraît compliqué, mais rappelez vous simplement que de l'Etat jusqu'à la plus petite mairie et sa communauté de commune, via son département et sa région, c'est tout un système de vases communiquants.
    Pour le juste salaire, Léon XIII essayait de le définir comme le salaire permettant de subvenir à ses besoins vitaux, quelque épargne, et le surplus étant disponible pour la charité... Combien de Français peuvent encore faire de l'épargne et peuvent boucler sans souci leurs fins de mois? Peut-être plus qu'on ne veut bien le dire. Il n'y a qu'à écouter ces salariés urbains qui découvrent la charité de Coluche ou des soupes populaires en général, outre les Comités Communaux d'Action sociale...
    Triste tableau à vrai dire mais en face il y a ce renouveau vaille que vaille, et pour ainsi dire l'action permanente, de coeurs bons. A l'image des frères mendiants effectivement, ils ne sont pas forcément "riches" ces bienfaiteurs et autres bénévoles. En tout cas ils sont "beaux".
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    5
    benoitM
    Jeudi 20 Mai 2010 à 23:30

    merci pour vos compléments, le sujet semble insoluble tant il touche de nombreuses situations, injustices et sensibilité des hommes, pour lesquelles et pour ma part, il me manque de nombreuses clés de compréhension... devons nous laisser tomber ? ou continuer d'être des témoignages vivants au sein de notre génération ? François d'Assise avait choisit la seconde solution, témoigner de l'amour du Père non seulement en discours, et confirmer par son conportement, engagement et amitié auprés des autres (dans une société que nous avons hérité). Ainsi, "les hommes les moins recommandables, comme aussi les exclus, comprirent que Dieu s'était approché d'eux : personne n'était rejeté. Ils eurent soudain la certitude que , tous misérables qu'ils fussent, ils étaient eux aussi aimé de Dieu, réconcilié avec lui. A ces hommes bouleversés par cette révélation , François pouvait dire : Il vous a pardonné, faite de même. Accueillez vous les uns les autres comme il vous a accueillis"  (cf. pages 86 et 87 du livre)...  Cela semble bien romantique pour notre époque, (je vois déjà certains sourrire :)), mais je crois que la proposition de réconciliation est encore pour nous (2 Corinthiens 5.19) - Cela ne veut pas dire que nous devons imiter la forme, mais plutôt le fond ou peut-être juste laisser le Saint Esprit se mouvoir en nous, en abandonnant nos vieilles propriétés, comme l'orgueil, la revolte, JE et MOI, mes moqueries de Dieu...

    Une autre sensibilité plus actuelle et aussi importante pour ce thème : Toute réalité a pour base des fondations morales et que toute réalité est controlée spirituellement. (Martin Luther King - redécouvrir des valeurs perdues).

    Gardons nous de toute paresse...   amitiés !

    6
    Christ Hope
    Vendredi 21 Mai 2010 à 14:19
    Je ne sais pas si ça vous a déjà frappé, mais quand on dit "Gardons nous de toute paresse", on est tenté de penser ou de laisser penser qu'il y a des efforts surhumains, ou pénibles à accomplir. Pourtant, dans de petites choses, on peut faire beaucoup. Face aux juges de la femme adultère, Jésus a simplement suggéré: que celui qui n'a jamais fauté lui jette la première pierre.
    Ou encore cette parole: il a posé son regard sur moi. Le seul fait de regarder une personne peut lui sauver la vie, au moins pour la journée, parce que vous lui avez apporté un peu de considération. En effet, ne regarde-t-on pas que ce qu'on considère? Attention, il ne s'agit pas de jeter un regard noir, ou de se sentir agressé dès lors que quelqu'un nous regarde avec le plus grand naturel du monde. ^^
    En fait, le simple fait de dire "bonjour" avec ne serait-ce qu'un léger sourire, c'est ça être lumière du monde. Ca ne semble plus si compliqué que ça d'être évangélisateur et d'apporter la Vie de Jésus au monde!! Pas vrai?
    Le Quai de Ouistreham, par Florence Aubenas, est un livre intéressant à bien des égards; ma mère aurait pu écrire la même histoire... Ou votre caissière préférée de supermarché, quand elle n'est pas remplacée par une caisse automatique.
    Vous êtes vous déjà demandé pourquoi telle ou telle caissière "fait la tête"? Pourquoi telle ou telle femme de ménage est une "truie"? Vous êtes-vous déjà demandé pourquoi des fonctionnaires chargée de l'entretien des écoles se partageaient littéralement les couloirs en deux et se crépaient le chignon, quitte à se montrer hargneuses entre elles jusque devant les enfants dont elles ont la charge en garderie?...
    Toutes ces questions ont des réponses parfois fort simples et affligeantes. J'en ai par expérience; à chacun de nous de se remémorer des expériences similaires, des situations, des contacts "froids" ou "chaleureux"...
    Vous verrez, on peut faire déjà beaucoup simplement en disant "bonjour" et en prenant un peu de recul par rapport aux situations et aux gens. C'est peu, mais c'est beaucoup; c'est peu mais c'est pas si simple effectivement. C'est une éducation permanente. Pas besoin d'être un martyr de la foi donc; c'est une vocation bien précise et elle n'est pas donnée à tout le monde. Seulement aux personnes qui sont le plus aptes à se conformer au Christ jusque dans la Passion.
    7
    Samedi 22 Mai 2010 à 15:44

    Merci frère d'insister sur une des plus grandes réformes de l'Eglise ... avant la Réforme. Merci de nous aider à dire non à une certaine idôlatrie de l'Argent au sein de même de nos Eglises. Merci pour ton esprit d'ouverture qui parle ainsi du Christ.


    Henrik

    8
    Samedi 19 Novembre 2011 à 22:02

    Merci pour votre article

    Je vous donne un petit lien , il s'agit de l'émission chapitrée "Concordance des temps -François d'Assise et l'argent".

    Thierry

    ordre franciscain séculier PACA Marseille

     

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