• Un sacrifice vivant

    Ce texte a été écrit par David MARTORANA

    Texte biblique

    « Je vous exhorte donc, frères, par les compassions de Dieu, à offrir vos corps comme un sacrifice vivant, saint, agréable à Dieu, ce qui sera de votre part un culte raisonnable. Ne vous conformez pas au siècle présent, mais soyez transformés par le renouvellement de l'intelligence afin que vous discerniez quelle est la volonté de Dieu, ce qui est bon, agréable et parfait. » Epître aux Romains 12 : 1-2

    A propos de l'apôtre Paul

    Vous savez probablement que l'apôtre Paul était quelqu'un d'extraordinaire. Je ne parle ni de son physique (Voir les récits du 2ème ou 3ème siècle : On dit qu'il était de petite taille, gros, les jambes arquées, les sourcils unis, mais qu'il ressemblait néanmoins à un ange. Mais cette description date de la fin du deuxième siècle. L'iconographie traditionnelle le présente sous les traits d'un homme barbu, chauve, selon l'image imposée qu'il fallait donner aux philosophes après le 3ème siècle) ni de sa carrière et de ses péripéties (les veilles, les jeûnes, le froid , trois naufrages, des milliers de kilomètres parcourus à pied, il a été lapidé, fouetté cinq fois par les juifs, trois fois par les romains, fait prisonnier pendant de longues périodes, 2 Corinthiens 11.23 et suivants).

    Non, je ne parle pas de cela mais de sa pensée théologique. Paul écrit à une Eglise qu'il ne connaît pas et qu'il n'a pas fondée : l'église de Rome. En fait, Paul a un projet missionnaire : il désire aller en Espagne et il compte bien s'arrêter, au passage, dans l'Eglise de Rome et espère en avoir le soutien matériel. Pour cela, il va donc se présenter par cette lettre et exposer l'Evangile qu'il prêche. Et Paul est formidable car d'une occasion particulière, il va écrire un des plus grands traités de théologie du Nouveau Testament. Sa pensée va être comme un tapis qu'on déroule. Après les salutations habituelles, il va démontrer pendant plusieurs chapitres (1-3) que tous les hommes sont coupables : païens et juifs et méritent le châtiment de Dieu. On arrive à la conclusion que tous ont péché et sont privés de la gloire de Dieu mais que Dieu a pourvu pour notre salut en la personne de Jésus-Christ. Que faire face à ce constat ?

    Nous pouvons être déclarés justes non pas en fonction de nos œuvres mais grâce au sacrifice parfait de Christ qui meurt à notre place.

    « C'est lui que Dieu a destiné à être, par son sang pour ceux qui croiraient, victime propitiatoire, afin de montrer sa justice, parce qu'il avait laissé impunis les péchés commis auparavant, au temps de sa patience ; il montre ainsi sa justice dans le temps présent, de manière à être juste tout en justifiant celui qui a la foi en Jésus. » (3.25-26).

    Comment peut-on être bénéficiaire de ce sacrifice et recevoir la vie éternelle ? C'est par la foi en Jésus-Christ. Paul développe cela dans les chap. 4 et 5. L'homme est déclaré juste, reconnu non coupable, lorsqu'il place sa foi en Christ. Et ensuite, il va aborder la sanctification, la marche non par la chair, mais par l'Esprit (6-8) avant d'aborder le sujet d'Israël (9-11) et d'affirmer que si nous sommes en Christ, nous faisons partie du peuple de Dieu ; l'essentiel de ce que Paul dit aux Romains à ce sujet est qu'il y a des choses qui ne regardent que Dieu lui-même (Rm 9.16) et que ce n'est donc pas à nous de spéculer sur le devenir de la nation d'Israël : Dieu est capable de greffer à nouveau Israël (Rm 11.23) et donc qu'il nous faut prendre garde à nous-mêmes. Sa conclusion est claire :

    « O profondeur de la richesse, de la sagesse et de la science de Dieu ! Que ses jugements sont insondables, et ses voies incompréhensibles ! Car qui a connu la pensée du Seigneur, ou qui a été son conseiller ? Qui lui a donné le premier, pour qu'il ait à recevoir en retour ? C'est de lui, par lui, et pour lui que sont toutes choses. A lui la gloire dans tous les siècles ! Amen ! » 11.33-35

    Paul, à la suite de tout ce qui vient d'être écrit, va alors donner l'exhortation que nous avons citée : puisque vous étiez pécheurs et complètement perdus ; puisque vous avez placé votre foi en Christ et que vous avez été déclarés justes ; puisque vous devez marcher par l'Esprit et rester fidèles jour après jour, alors je vous exhorte par toute la compassion que Dieu vous a manifestée en Christ à vous offrir comme un sacrifice vivant.

    J'aimerais m'arrêter simplement sur 3 notions contenues dans les 2 versets :

    Offrez votre corps comme un sacrifice vivant, saint et qui plaise à Dieu.

    Que ce soit dans l'AT ou dans les autres cultures aussi on pratiquait les sacrifices. Dans l'AT, il y avait essentiellement 2 grandes catégories de sacrifices :

    - les sacrifices de culpabilité, pour le péché
    - les sacrifices de communion, de reconnaissance.

    Sans les premiers, on ne pouvait ensuite communier avec Dieu et lui apporter notre adoration. Là, en quelque sorte, le sacrifice que Paul demande n'est pas un sacrifice pour notre péché. Non, comme nous l'avons vu, il déclare que celui-ci a été accompli par le Christ. Souvenez-vous ce qu'a dit Paul au chapitre 6, nous sommes unis à Christ, par la foi, dans sa mort. Le deuxième sacrifice, de consécration, il est accompli en ma personne parce que le Christ vit en moi et que je suis uni à Lui dans sa résurrection. Je suis uni à Christ dans sa mort et dans sa résurrection. L'échec vient si on ne se considère pas uni à Christ que dans l'un des 2 aspects.

    « Ainsi vous-mêmes, regardez-vous comme morts au péché, et vivants pour Dieu en Jésus-Christ notre Seigneur. » (Rm 6.11)

    En raison de cela, Paul demande d'offrir nos corps comme un sacrifice vivant de consécration. Dieu ne nous demande pas d'apporter un sacrifice mais d'en être un. En raison de ce que le Seigneur a fait pour nous, Paul ne veut pas seulement que nous menions une vie honnête, décente, etc. (ce qui est déjà pas mal en soi) : il désire que tous les aspects de notre vie quotidienne, nos actes, nos pensées, nos paroles, soient faits pour la gloire de Dieu.

    Dieu désire que notre être entier soit disponible pour qu'il en fasse ce que bon lui semble. Dieu ne désire pas que nous offrions un animal à notre place. C'est impossible. Il ne veut pas que nous offrions quelque chose d'extérieur à nous-mêmes. Il désire que nous nous offrions nous-mêmes.

    Paul a déjà dit, en 6.13 : « Ne livrez pas vos membres au péché, comme des instruments d'iniquité ; mais donnez-vous vous-mêmes à Dieu, comme étant vivants de morts que vous étiez, et offrez à Dieu vos membres, comme des instruments de justice. »

    Vous connaissez tous ce que l'on dit quand on est petit : « donner c'est donner, reprendre c'est voler ! » C'est exactement pareil avec le Seigneur. S'il nous a rachetés, nous lui appartenons ; nous ne nous appartenons donc plus. Mais très souvent, « on se reprend ». Mais l'offrande, une fois offerte, n'appartient plus à celui qui l'a apportée. Elle appartient à Dieu. Paul est en train de nous dire : offre ta vie comme un sacrifice vivant. Que ton corps, le Temple de l'Esprit soit la demeure dans laquelle le Seigneur prenne plaisir. Offre tes yeux au Seigneur ; offre-lui tes oreilles ; offre-lui tes mains, etc. Que tout en toi puisse le glorifier !

    On pourra croire que c'est du fanatisme. Non, pas vraiment. On pourrait penser à certaines pratiques du moyen-âge ou au fondamentalisme islamique. Mais vous remarquerez que l'apôtre Paul ne veut pas de fanatisme :
    - il parle de sacrifices vivants, et non de kamikazes
    - il parle d'un culte raisonnable (non déraisonné), logique, selon la Parole de Dieu
    - il parle de renouveler son intelligence, et non de la débrancher
    - il parle de discernement
    - il donne toutes sortes d'exemples de ce que ce sacrifice vivant implique.

    Il utilise 2 verbes à l'impératif et au passif pour montrer comment rendre un culte agréable à Dieu. Le fait que les verbes soient au passif montre que c'est Dieu qui agit dans l'homme. L'impératif montre, lui, que l'homme doit s'engager dans le processus ! En clair, Dieu œuvre en nous et avec nous par son Esprit pour que notre vie le glorifie.

    Ne pas se conformer au siècle présent

    Le premier verbe est de ne pas se conformer. Là, il présente le côté « négatif » ne pas. Comme il le dira ailleurs : « abstenez-vous du mal sous toutes ses formes. »

    Paul est en train de dire : « la grâce de Dieu vous a intégré à son peuple. Ne vivez donc pas comme si vous n'en faisiez pas partie – comme les autres hommes. » Voici ce que disait Balaam du peuple d'Israël : « C'est un peuple qui demeure à l'écart et qui ne fait pas partie des nations. » (Nb 23.9) Paul nous demande de ne pas régler notre vie sur celle du monde.

    Un pasteur a fait une série de prédication sur l'Evangile de Marc. A la fin de l'Evangile, il leur dit : « pour dimanche prochain, lisez Marc 17 en semaine ; je vous parlerai du mensonge. » (Note : Il n'y a pas de chapitre 17 dans l'évangile de Marc.) Le dimanche suivant, il demande à son église : « Qui a lu Marc 17 en semaine ? » Presque toutes les mains se lèvent ! Le pasteur leur dit alors : bon, je vais pouvoir vous parler du mensonge alors !

    Ce que l'on faisait avant, ne doit plus être fait maintenant. Notre vie ne doit plus être réglée sur celle du monde. Le verbe « conformer » ce qui a donné en français le mot « schéma » ; cela signifie le « modèle », « la mode », l' « apparence ». Cela ne veut pas dire que l'on doit se couper du monde, sinon il faudrait en sortir (1 Cor 5). Cela ne veut pas dire non plus que l'on doive en contester les structures : Paul dira qu'on doit respecter les autorités (Rm 13). Ce que l'on doit, c'est se garder de l'esprit du monde, les valeurs de ce monde. Paul dit, ne te conforme pas au monde présent ; ne prends pas exemple sur lui, ne suis pas sa mode. Ni dans ta manière de parler, ni dans ta manière de t'habiller, ni ta manière de conduire ta voiture, etc. Le monde passe, et sa convoitise aussi ! Si dans le monde l'argent est dieu, laisse-le, etc.

    Pour les Juifs, on distinguait en général le temps présent (le siècle présent) qui était mauvais et difficile et le temps à venir (le siècle à venir) qui est le Royaume de Dieu. La pensée chrétienne admet ces deux siècles. Seulement, ils ne se suivent pas complètement et distinctement. A partir de la venue de Christ, ils se superposent : le Royaume de Dieu a déjà commencé. Par la résurrection de Christ, le monde à venir a envahit le siècle présent. Puisque nous sommes ressuscités avec le Christ, les chrétiens doivent donc se comporter de manière conséquente : ne plus rechercher dans les valeurs d'un monde passé les normes auxquelles ils veulent conformer leur vie.

    Je dois accepter que les valeurs de Dieu ne sont pas celles du siècle présent. Paul va en citer quelques unes :
    - L'humilité (v. 3)
    - L'unité, contraire de l'égoïsme et de l'individualisme : nous sommes un seul corps et chacun à sa place. (v. 4-5)
    - L'excellence (v. 6-8) : tout ce que l'on doit faire, que ce soit dans le domaine spirituel ou physique doit être excellent car c'est pour le Seigneur que nous l'accomplissons.
    - L'amour : aimez même nos ennemis
    - Le zèle, la joie, la persévérance, la joie,l'hospitalité...

    Etre transformé par le renouvellement de l'intelligence

    Notre intelligence a vraiment besoin d'être renouvelée. C'est l'autre face, l'autre côté de la première demande. Soyez transformé par le renouvellement de votre intelligence. « Abstenez-vous du mal, oui. Mais poursuivez aussi le bien ! »

    Ce n'est que lorsqu'elle l'est que mon comportement peut être changé, que j'arrive à distinguer quelle est la volonté de Dieu. N'est pas cela la maturité ? Vous savez, dans l'Ancien Testament les sacrifices étaient extérieurs à ceux qui l'offraient. Ce n'était qu'une image du Christ qui viendrait. Mais en tout cas, les sacrifices devaient être faits avec soin, les bêtes choisies avec minutie. Dans notre comportement de tous les jours, nous devons veiller à notre manière de nous comporter pour que notre vie soit tout entière un sacrifice dans lequel Dieu prenne plaisir.

    C'est cela être transformé par le renouvellement de son intelligence. Je dois accepter de vivre dès maintenant avec les valeurs du Royaume de Dieu puisque j'en suis concitoyen. Je dois accepter de remettre sans cesse en question mes valeurs, ma manière d'être etc. pour vivre une vie qui honore Dieu, pour être un sacrifice vivant. Comment cela se passe-t-il ? Par la lecture et la méditation des Ecritures, par l'obéissance à la Parole, par la prière et la communion avec l'Eglise.

    Souvenons-nous que c'est de lui, par lui et pour lui que sont toutes choses.

    « Aucun de nous ne vit pour lui-même et aucun ne meurt pour lui-même. Si nous vivons, nous vivons pour le Seigneur, et si nous mourrons, nous mourrons pour le Seigneur. Ainsi, que nous vivions ou que nous mourrions, nous appartenons au Seigneur. » (14.7-8)

    Que le Seigneur nous soit en aide !

    David MARTORANA

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  • Commentaires

    1
    Blé
    Mardi 19 Août 2014 à 14:21

    Je sais que JESUS est vrai, qu'il est Dieu et le Seigneur et que son règne n'a pas de fin.

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    2
    LACHAKBE Raymond
    Lundi 29 Juin 2015 à 22:20
    Cet article est édifiant pour les chrétiens qui cherchent à croître et à devenir parfait comme Dieu pour lui plaire pour sa gloire
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