• Le dico de la Bienveillance

    Un texte écrit par Eric LEMAITRE

    Préambule

    Le changement de paradigme vertigineux des valeurs fondées sur la solidarité, la famille, le glissement vers les valeurs technicistes, individualistes, libertaires, consuméristes, matérialistes et narcissiques amènent des crises profondes et quasi endémiques dans les dimensions civiques, sociales, économiques, sociétales, écologiques.

     Toutes les crises sont finalement corrélées, interdépendantes entre elles mais force est de noter une fuite en avant de tous les systèmes, d’un grand nombre de sociétés occidentales, de toutes les idéologies refusant de poser un vrai diagnostic. La crise est ainsi l’abandon du lien social, de la charité, de l’amour du prochain privilégiant les relations virtuelles sans lendemain.

    Toutes ces mutations tendent ainsi à transformer l’homme en individu consumériste, narcissique, désagrégé, en proie à toutes les dérives possibles, à toutes les déviances y compris anthropologiques en regard des lois qui augurent de l’émergence d’une société sans repères, sans filiations et transmissions des identités. A cela il faut ajouter cette société ubuesque qui en créant des lois de plus en plus liberticides a fini par déresponsabiliser l’homme.

    « Mon royaume n'est pas de ce monde » répond Jésus ; pourtant Jésus aime le monde et nous invite à témoigner de Lui et à transmettre un message… Or force est de reconnaître que certains milieux chrétiens s’enferment dans une forme de mutisme ou de repli et que la société semble bien décidée à museler toute tentative de diffusion de son message.

    Face aux changements problématiques ou aux drames du monde qui nous entoure, nos pensées et notre agir sont-ils à la hauteur des enjeux. Notre témoignage chrétien tient-il sa place au sein de la communauté humaine ? Avons-nous un impact ? Avons-nous également un discours audible auprès de nos prochains, auprès des populations, des élus, des pouvoirs publics, des collectivités… Quels messages avons-nous à transmettre, et comment le transmettre ?

    Ajoutons qu’au sein même de nos églises, la pensée sociale chrétienne est trop souvent méconnue, reste l’affaire de spécialistes ou se bute à l’indifférence.

    Or il faut aujourd’hui poursuivre ce travail réflexif et proposer une lecture pédagogique qui clarifie l’éthique chrétienne, dans ce dico nous voulons nous ouvrir à la dimension de la bienveillance, partager ses concepts et en conséquence les annoncer pour les diffuser au sein de la société.

    La dimension pédagogique nous l’avons voulu en élaborant une forme de dico des terminologies de la pensée sociale de l’Eglise. Face aux réformes sociétales engagées, la plupart imposées sous forme de légalisation pesante voulant entraîner une réforme des esprits en imposant de nouveaux codes comportementaux, de nouvelles lectures, nous aspirons à une autre approche des liens, des relations à construire avec les hommes.
    Ce dico vise ainsi l’éveil des consciences dans lesquels se sont engagés les dissidents qui sont entrés en résistance face aux mutations qui peuvent entraîner la crise la plus grave et qui touche la dimension de l’écologie humaine, les valeurs ontologiques d’une « Humanité qui fait appel à la communion interpersonnelle » comme le soulignait Jean-Paul II.

    Ce dico n’est pas exhaustif, chaque lecteur peut librement le compléter ou suggérer d’autres termes à définir.

    A

    Altérité

    « Nous reconnaitre dans notre différence, notre liberté s’étend au travers de celles des autres, notre richesse est dans notre complémentarité, l’altérité c’est de l’attention aux autres dans leurs diversités, leurs spécificités, leurs singularités, leurs différences… »

    Anthropologie

    « Dans une perspective chrétienne, l’homme a été créé comme un être possédant une valeur et une valeur particulière, inaliénable, dans son essence l’homme est ainsi image de Dieu. A l’instar de Jean-Paul II « la vérité révélée sur l'homme comme "image et ressemblance du divin" constitue la base immuable de toute l'anthropologie chrétienne »

    Aristocratie

    « L’aristocratie est perçue aujourd’hui dans une dimension péjorative et employer ce terme apparait totalement désuet or étymologiquement le terme est en soi particulièrement intéressant, il valorise ce qu’il y a de meilleur, cette faculté à se consacrer avec talent à une tâche qui touche le plus souvent le domaine de la gouvernance mais d’une gouvernance sans calcul, sans recherche d’intérêt à rebours d’une gouvernance bourgeoise forcément calculatrice. »

    B

    Bien

    « Qu’est-ce qui définit le Bien sans doute cette expression, ne fais rien à autrui, ce que tu n’aimerais pas que l’on te fasse. Le bien c’est aussi le décalogue, ces lois intemporelles, universelles, ces piliers qui fondent la vie sociale, les relations entre les hommes afin de les préserver des conflits qui menacent sa pérennité »

    Bienveillance

    « La haine n’est propice qu’à déconstruire, la bienveillance est une question de regard, de regard porté sur les autres. La bienveillance c’est toucher le cœur, l’atteindre au point d’amener l’apaisement, l’écoute et comprendre l’autre y compris dans la manifestation de son opposition. La bienveillance c’est de l’écoute, c’est de l’attention à l’endroit de ceux mêmes qui ne partagent pas le même idéal, les mêmes aspirations. La bienveillance c’est entendre les autres dans la diversité des expressions… On peut aussi résumer la bienveillance avec cette magnifique citation extraite du livre de Lytta Basset Oser la Bienveillance p308 « Personne ne bouge, ne grandit, ne se responsabilise, tant qu’on le soupçonne systématiquement du pire et qu’on ne s’attend à rien de bon de sa part. »

    Bien Commun

    « Le Bien Commun c’est l’encouragement à prendre part avec ce souci d’assurer l’harmonie, d’éviter ce qui est de nature à déconstruire les liens. Comment en effet affronter les crises politiques, écologiques, sociales, et faire en sorte de rester, demeurer avant tout solidaires et altruistes, attentifs à mes voisins comme à ceux éloignés géographiquement. Le bien commun n’est pas nécessairement l’intérêt général dans lequel primerait la volonté du plus grand nombre mais s’inscrit comme le souci de l’autre, l’attention donnée aux autres».

    Bonheur

    « Le bonheur n’est pas un simulacre de plaisirs, de divertissements qui ne s’inscrivent que dans l’éphémère et s’évaporent, s’évanouissent dès que les épreuves brûlent une vie. Le bonheur est bien plus profond, ne se réduit pas à la dimension de la matérialité. Le bonheur est ineffable, indicible, il n’est ni satisfecit, ni contentement de soi, le bonheur relève de la dimension de la quiétude, de la paix. Le bonheur n’est pas l’artifice, l’apparence, la vérité d’un bonheur réel s’inscrit dans les profondeurs de la vie. Le bonheur est libéré des contingences mondaines et passagères. La souffrance physique peut entamer la joie mais en revanche ne saurait gomme ce qui relèverait de racines qui confèrent à une vie du sens et une vérité qui sont les garants de notre bonheur»

    C

    Culture

    «La culture est un concept d’origine latine dérivant du mot colore qui signifie cultiver, entretenir, prendre soin, préserver et renvoie à la dimension des équilibres culturels et naturels, l’harmonie de l’homme et de son milieu, de l’homme et des milieux façonnés au travers des siècles. La culture est une transmission d’un héritage qui enracine à une histoire et à un passé, fondant notre présent. L’héritage d’un passé ou d’un présent, qui me façonne, me construit, me permet ensuite de construire ma pensée, de me relier à une histoire, de me connecter à d’autres, de forger également une pensée critique. La culture n’est pas la négation du passé, elle est la transmission d’une histoire dans toutes ses dimensions qu’elles furent vertueuses ou non, elles nous aident à comprendre notre passé, pour nous projeter sur notre propre histoire… »

    D

    Différences

    « Seules les différences stimulent l’inventivité, la créativité, seules les différences fertilisent l’imagination, fécondent la vie, engendrent l’enchantement, ce sont ces différences qui nous poussent à la rencontre de l’autre. Un monde sans diversités est un monde plat, un monde qui ne s’attire pas, un univers nivelé sans courbes, sans reliefs, un monde austère et monotone… »

    Dignité

    « Elle est de même essence pour tous, sans distinction, elle fait que chaque être humain est de même valeur et ce façon inconditionnelle. « Quelque chose est dû à l’être humain du fait même qu’il est humain » »

    Diversité

    « Elle est à l’inverse d’un monde uniformisé, plat, rectiligne, horizontal, le monde de la diversité est un monde de reliefs, de richesses ou se côtoient les talents manuels, artistiques intellectuels au-delà des horizons géographiques et culturels. La diversité est l’anti novlangue. Ce n’est pas un monde de clivages revendiquant l’égalité non c’est un monde de complémentarité ou chacun est indispensable ou dans le corps les parties nobles prennent soin des moins nobles, ou les rivalités manuelles et intellectuelles n’existent, ce n’est pas un monde d’élites, mais c’est un monde de croissance ou tous sont tirés vers le haut.»

    E

    Ecologie Humaine

    « C’est de l’écologie appliquée à l’homme, une dimension d’interaction environnement, milieu et homme. La meilleure définition de l’écologie humaine est celle sans doute partagée par le Pape Jean-Paul II « “En dehors de la destruction irrationnelle du milieu naturel, il faut rappeler ici la destruction encore plus grave du milieu humain, à laquelle on est cependant loin d’accorder l’attention voulue. Alors que l’on se préoccupe à juste titre, même si on est bien loin de ce qui serait nécessaire, de sauvegarder les habitats naturels des différentes espèces animales menacées d’extinction, parce qu’on se rend compte que chacune d’elles apporte sa contribution particulière à l’équilibre général de la terre, on s’engage trop peu dans la sauvegarde des conditions morales d’une « écologie humaine » authentique.” L’Ecologie Humaine comme le définit le courant né en Juin 2013, c’est prendre soin de l’homme et de tout l’homme, c’est la construction d’une société conviviale, respectueuse de l’autre à l’échelle de l’homme ».

    Economie du don

    N’y aurait-il de richesses que l’économie marchande pourquoi ne faudrait-il fonder l’échange que sur la seule dimension monétaire. Nul doute que l’économie du don est créatrice de richesses, il n’y a rien en soi d’utopique que d’insérer la gratuité dans l’échange. Le don peut être source d’engagement, de contribution à stimuler la vie sociale, à permettre à l’individu de croitre. N’est-ce pas le don qui est facteur de croissance en générant des affranchissements et des libérations pour ceux généreusement bénéficiaires de la gratuité du service, le lien social n’est pas seulement nourri d’utilitarisme, d’utilité sociale.

    Economie de partage

    L’économie de partage puise son inspiration dans le livre du lévitique (L’un des livres du Pentateuque), elle prend sa source dans une loi de justice qui, manifeste une forme de prévention contre les effets liés à l'accumulation des richesses, des phénomènes de thésaurisation contre-productive, d'inégalité et d’exploitation qui en résultent - "Malheur, s'écrie Isaïe, à ceux qui ajoutent maison à maison et joignent champ à champ, au point de prendre toute la place et de rester les seuls habitants du pays " (Isaïe 5, 8). L’expropriation spéculative dont la cupidité est ici l’enjeu est clairement dénoncée, condamnée dans les écritures.

    Cette règle d’égalité prévaut également dans le nouveau testament, ainsi nous lisons dans Romains 8.13-15 : "… Car il s'agit, non de vous exposer à la détresse pour soulager les autres, mais de suivre une règle d'égalité : dans la circonstance présente votre superflu pourvoira à leurs besoins, afin que leur superflu pourvoie pareillement aux vôtres, en sorte qu'il y ait égalité, selon qu'il est écrit : Celui qui avait ramassé beaucoup n'avait rien de trop, et celui qui avait ramassé peu n'en manquait pas."

    En conséquence l’économie normative telle qu’elle est affichée et décrite dans le premier testament a également ses prolongements dans les débuts de l’église comme le confirme par ailleurs Actes 2.48… « La mise en commun des ressources, en termes de travail comme de rétribution directe ».

    La mise en commun n’est-elle pas aussi la mise en commun des talents, des intelligences. Comme nous le rappelions plus haut, le talent est vain, sans l'aventure humaine et collective...Il n'y a d'enchantement que dans la dimension spirituelle, l'enrichissement croisé, partagé, fertilisé dans une communion de services que donne la capacité à un corps pleinement solidaire de se performer, de croiser des richesses, d'inventer et de les partager pour le bien-être de tous au-dedans et à l'extérieur... Ainsi cette conclusion est également à mettre en perspective avec ce texte de Corinthiens, pour faire de nos entreprises ces communautés de talents, inspirées par le souffle des écritures…

    Education

    « Nous reprenons l’intégrale d’une citation de Jérôme Brunet Président de l'Appel des professionnels de l'enfance), tant cette définition de l’éducation fait de notre point de vue sens : "L'éducation est un art, au sens «d'artisanat»...L'art de voir en l'enfant qui est devant vous, l'adulte de demain et de donner ainsi sens et cohérence à sa vie.

    L'art de s'inscrire dans la durée: on n'éduque pas avec un plan à deux ou trois ans. L'art de transmettre: encore faut-il avoir quelque chose à transmettre. L'art de poser les limites, de les faire respecter, tout en les repoussant un peu plus chaque fois que l'enfant gagne en liberté et en responsabilité. L'art de permettre à l'enfant de faire germer, puis croître les talents qui sont en lui. L'art de l'ouvrir sur la complexité du monde et de le rendre acteur de ce monde. L'art de le rendre autonome, libre, responsable, adulte. L'art de faire aimer l'effort et de lui donner du sens.

    Il ne suffit pas de « donner des ailes », il faut aussi apprendre à voler. Rendons l'enfance aux enfants!
    La souffrance de l'enfant est souvent silencieuse, car l'enfant a une capacité phénoménale à «encaisser ».C'est notre responsabilité d'adultes, de parents, d'éducateurs, de prendre résolument en mains cette grave question de l'éducation.

    Enracinement

    « L’enracinement se conjugue avec la filiation, la transmission, la culture, l’homme a un passé, il se façonne au travers d’une identité qui n’est pas malheureuse et qui fait sens, montre un chemin, d’où je viens pour savoir où aller. »

    Espérance

    « Pour paraphraser un texte de Saint Paul définissant la Foi, espérer c’est croire les choses que l’on ne voit pas. Une vie ne saurait ainsi se limiter au fini, à ce qui est exclusivement visible comme si tout était bordé, circonscrit dans le présent, défini par avance. L’espérance est une anti prédiction, elle transcende le prévisible, elle le dépasse, l’espérance ne se réduit nullement à une conséquence en regard de contingences favorables. L’espérance comme le souligne Chantal Delsol dans son livre les Pierre d’Angle p133, « c’est le refus d’être assigné à résidence, dans le monde immanent ». Les états totalitaires eux en revanche figent les sociétés, bannissent le rêve, la créativité la capacité de rendre possible, dans ces états totalitaires, tout es calculé par avance, vous êtes astreint à l’immobilisme à rebours de l’espérance qui nous convie au mouvement ».

    F

    Frugalité

    « Ne sommes-nous pas à terme confrontés au risque d’un appauvrissement des ressources écologiques, ne subissons nous pas l’appétit comme la loi d’un consumérisme qui nous pousse à la surconsommation effrénée, une course folle et déraisonnable d’une croissance absurde car épuise, assèche les possibilités de renouvellement de la terre. Ce monde d’exagérations est le reflet d’un bonheur paradoxal du vide existentiel de déréliction morale de la vie qui nous est proposée au début de ce XXI°siècle. Le principe de frugalité s’inscrit comme le principe d’une consommation responsable, réfléchie, ce n’est pas l’adhésion à l’attitude altermondialiste, c’est en fait une attitude simple, raisonnable, de ne pas exagérer, de surenchérir ce qui n’est ni nécessaire, ni indispensable à notre existence ou survie.

    H

    Hauteur d’homme

    Concept défini par le courant pour l’Ecologie Humaine qui signifie que toute société devrait s’inscrire dans une échelle de proximité, sur un principe de subsidiarité. A hauteur d’homme signifie également la nécessité de construire une société non démesurée, accessible à tous, à la mesure de tous, ou le plus fragile d’entre nous se sent protégé, aimé et apprécié ou tous trouvent leur place sans le mépris de l’institution éloignée et en distance des plus fragiles, des plus faibles.

    Homme

    « Comment définir l’homme, c’est en fait le terme qui embrasse la femme » « La définition de l’homme est à rebours de la vision transhumaniste, l’homme est un être pensant mais également incarné par la dimension de la vulnérabilité, de la fragilité, de la finitude, c’est aussi sa dimension de l’altérité, de la différence qui le caractérise, une différence qui fait la valeur même de l’homme comme son infinie richesse »

    Humanité

    « Au-delà de la norme biologique qui nous définit et ne saurait dès lors discriminer ce qui relève du genre humain, l’humanité dans toute sa valeur spirituelle, philosophique, nous caractérise tous comme des êtres semblables. Les dimensions culturelles dans l’histoire même de l’humanité dans sa période primitive et aujourd’hui de forme plus complexe attestent dans l'organisation sociale, la dimension même de l’humanité, nous sommes doués potentiellement de rapports sociaux. Pour Jean-Paul II « l’Humanité veut dire appel à la communion interpersonnelle».

    Ainsi la conscience humaine et la connaissance humaine ne retrouvent pas leurs équivalents dans le reste du règne animal. Il n’y a pas de place à la discrimination car nous sommes tous doués de consciences et de capacités relationnelles, c’est la dimension de la conscience et de la relation qui définit d’abord l’humanité. Nous voyons bien aussi les fragilités qui touchent à nos rapports sociaux et à cette dimension relationnelle, mais sans relâche nous devons préserver le lien par-delà les différences culturelles qui font aussi l’infinie richesse et la diversité du genre humain »

    L

    Liberté

    « Comme l’écrit Jacques Prévert quand la vérité n’est pas libre, la liberté n’est pas vraie » « seule la vérité nous rend libre », souligne Saint Paul.

    Bertrand de Jouvenel politologue et essayiste français, donne de notre point de vue l’une des meilleures définitions de la Liberté qui soit « La liberté ce n’est point notre participation plus ou moins illusoire à la souveraineté absolue, du Tout social sur les parties, mais c’est la souveraineté directe, immédiate et concrète de l’homme sur soi-même qui lui permet et l’oblige à déployer sa personnalité, lui donne la maîtrise et la responsabilité de son destin, le rend comptable de ses actes d’un droit égal qu’il doit respecter ». Quand l’homme n’est pas à Dieu, il appartient alors à la dimension holiste de la société dont il est devenu une partie.

    Il nous semble alors urgent d’être les contre feux d’un appareil d’état chaque jour plus oppressant, dont la vocation « inconsciente », est subrepticement, sans nul doute :
    - l’atomisation de l’homme,
    - l’éclatement des liens de solidarité tissés sur le socle de la famille,
    - le système d’élites pensant la société à la place du citoyen.

    Laïcité

    « Coexister ensemble dans un même espace en allant respectueusement à la rencontre de l’autre, en ne s’invectivant pas mais en partageant librement les raisons, les motifs de notre foi dans le respect non négociable de l’autre, la laïcité, c’est la reconnaissance de la libre croyance et non leur neutralisation… »

    P

    Prochain

    « Le prochain est à l’échelle du jardin, l’échelle de la proximité, celui que l’on rencontre forcément sur son chemin. Le prochain est l’autre moi-même, le prochain ne se définit ni par son identité culturelle, religieuse, géographique, il est celui qui par le mystère de la rencontre s’impose à moi et m’invite à la seule bienveillance. Le prochain est l’autre rencontré sans nécessairement avoir cherché à le croiser. Le prochain est celui sur lequel on pose un regard incarnant le respect, le geste qui peut-être toute aide inconditionnellement donné à celui qui se trouve confronté au besoin d’attention donné à toute personne confronté ou non au besoin dans son désespoir, sa solitude, sa détresse, sa souffrance qu’elle soit matérielle, physique ou relevant de l’exclusion… »

    R

    Réel

    «Le réel se conjugue avec la nature, le réel me renvoie toujours à la fragilité, à la vulnérabilité, à ma finitude, le réel est l’antithèse du fantasme »

    Res Publica

    Res publica signifie étymologiquement la « chose publique ». Le mot Res Publica désigne l’intérêt général. Le terme implique une dimension de bonne gouvernance dans l’intérêt de tous. La Res publica n’est pas une république populaire et n’a rien en soi de totalitaire, la Res Publica implique la participation de tous au Bien Commun ou tous peuvent être et sont appelés à être contributeurs pour faire avancer le lien social et le bien commun en respectant les particularismes de chacun, la Res Publica a une dimension anti totalitaire.

    Respect

    « Nous préférons au mot tolérance, le mot respect, il y a dans ce mot tolérance une forme de condescendance par défaut, le respect est une valeur proche de l’estime, elle est aux antipodes du mépris de l’autre. La dimension du respect est le corollaire de la bienveillance, si mon ennemi s’oppose aux convictions qui nous habitent, il ne nous appartient pas de l’invectiver, de condamner ses idées. Combattre des idées ne se résume pas à les dénoncer seulement mais à favoriser une démarche réflexive. Le respect introduit nécessairement une démarche réflexive, il participe d’une nécessité d’interpeller la conscience, non de l’apostropher comme pour le sommer d’obtempérer à notre idéologie.

    S

    Subsidiarité

    Une délégation des pouvoirs, une architecture sociale au plus proche de l’individu laissant à chacun quand cela relève de sa compétence de prendre les décisions qu’il convient.
    Dans un monde de globalisation, les libres initiatives sont à ce jour contestées, menacées, or il convient de veiller à ne pas permettre que soit substitué par le niveau plus élevé ce qui peut l'être avec plus d'efficacité à une échelle plus pertinente qui est toujours celle de la proximité, la famille, l’entreprise, le voisin, « le jardin ». Or quantité d’exemples montrent que ce principe de subsidiarité est remise en question, ainsi la dimension même de la transmission par la famille sera à terme transgressée, elle l’est dans toutes les sociétés qui s’acheminent vers une vision totalitaire quand elles veulent mettre en place leur idéologie en violant la liberté de conscience des individus.

    U

    Univers

    Étrange d’associer dans ce dictionnaire, le mot univers à la dimension de la Bienveillance, or par Univers, nous évoquons le Cosmos et l’appréhension du Cosmos nous montre l’étendue infinie de la diversité des matériaux, la démultiplication des entités célestes, leurs hiérarchies, l’organisation harmonieuse dans cet espace intersidéral. Étymologiquement le mot Cosmos signifie ornement, une parure à l’échelle de l’infini céleste.

    L’origine de l’univers nous renvoie à ce bing bang qui était à l’échelle d’une tête d’épingle comme une première équation mathématique et résonna comme une vibration. Nous pouvons alors comprendre pourquoi cet univers fascine tant les mathématiciens, les musiciens. Puisque la création est tout à la fois un modèle mathématique et une note symphonique.

    De tout temps l’homme a cherché à comprendre les lois de la physique qui régissent les mécanismes de l’Univers, cherchant à construire une théorie du tout, à unifier l’ensemble du bing bang à l’espace intersidéral composé de ces milliards de galaxies.
    L’homme veut expliquer l’unité de ces lois, ce qui forme ce tout harmonieux. Et si l’harmonie de l’univers ne résultait justement pas de la bienveillance, de l’amour qui forme le lien, l’unité et l’harmonie universelle.
    Dans le livre de JOB, JOB parle de sa douleur et Dieu lui répond en abordant la dimension des écosystèmes dont il prend soin, Dieu manifestant également sa bienveillance aux Lionceaux affamés. La bienveillance est un principe universel qui elle seule peut permettre l’unité entre les hommes, transcendant leurs conflits. Le message de l’évangile révèle ainsi une dimension universelle et touchant tous les hommes.

    V

    Vérité

    « Qu’est-ce que la vérité, question que Pilate posa à Jésus, face à cette question Jésus n’est pas entré dans une vaine discussion, il opposa un silence, car la vérité n’est ni axiome, ni théorème, ni dogme, mais une recherche de sens, la recherche de la vérité engage toute la dimension ontologique, l’être dans une unité de sens. Or force est de constater que nous sommes entrés dans le relativisme, la vérité est devenue cardinale, chacun écrivant ou dictant sa lecture de la vérité amenant un monde qui n’a plus de sens, une société devenue liquide, sans poteaux indicateurs. Or la vérité est cachée, insaisissable avec l’entendement, la vérité se révèle dans une quête de cœur. Le cœur a ses raisons que la raison ne connait pas, pour reprendre le propos de Pascal ».

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